« Clap, deuxième » pour l’ancien cinéma

Un cinéma de quartier situé dans la périphérie montoise tombait en ruine. Sous l’impulsion du nouveau propriétaire, il est transformé en huit logements aérés. Le défi ? Amener la lumière du jour dans un espace conçu pour s’en protéger.

Dans le petit village de Baudour, il fait partie des meubles. Et pourtant, cela fait bien longtemps que plus personne ne fait la queue devant  » Le Progrès « . Le petit cinéma de quartier construit en 1910 a éteint son projecteur. Pour accueillir de nouveaux occupants, plus fidèles encore que les cinéphiles avertis : aujourd’hui, le bâtiment a été entièrement rénové et découpé en huit logements.

Quand il apprend que le vieux cinéma délabré est mis en vente, le maître d’ouvrage ne laisse pas passer l’occasion. Médecin de profession, il décide de soigner la bâtisse souffrante. Tout en conservant l’aspect extérieur du bâtiment, il entame une rénovation profonde des lieux, auxquels il souhaite donner une nouvelle affectation.  » L’idée du maître d’ouvrage était de créer du logement pour des personnes isolées, explique Marie Raucent, du bureau Arts & Architectures. Pour permettre à ces personnes de trouver un toit dans le village, sans devoir s’exiler en ville. « 

Avec sa collègue Vinciane Cauderlier, l’architecte cherche la meilleure façon d’apporter de la lumière dans ce qui n’était au départ qu’une vaste boîte noire. Adossée à deux immeubles, la bâtisse s’étend sur 22 mètres de profondeur. Pour 13 mètres de façade, percée d’à peine quelques ouvertures. Pour intégrer huit unités de logement dans l’ancien cinéma, il a fallu faire preuve d’inventivité.

Au rez-de-chaussée, quatre appartements à une chambre – environ 60 mètres carrés chacun – absorbent la lumière par la façade avant ou arrière, dont les ouvertures ont été agrandies. Le hall d’entrée, largement ouvert sur l’extérieur, est garni de pavés de verre translucides pour accentuer l’effet. Un puits de lumière arrose également la cage d’escalier et le hall. A l’étage, quatre duplex de 82 à 110 mètres carrés ont été créés. Pour bénéficier pleinement de l’impressionnante hauteur sous plafond (5 à 6 mètres), sans pour autant perdre l’espace disponible, des mezzanines ont été intégrées dans chacun des quatre appartements.

 » Elles sont conçues comme des boîtes suspendues, détaille Marie Raucent. Ce qui permet de gagner du volume en toiture, mais surtout, une fois de plus, de faire entrer la lumière naturelle à l’intérieur.  » Les  » boîtes  » accueillent la zone de nuit et la salle de bains. Avec vue directe sur le salon, la salle à manger et la cuisine, situés en contrebas. Tous les espaces communiquent entre eux, répondant parfaitement à l’esprit  » loft « . Mais des panneaux coulissants permettent d’isoler chaque partie. C’est ça,  » Le Progrès « .

www.artsetarchitecture.be

Gilles Quoistiaux

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