Chabal, un succès monstre

Boris Thiolay Journaliste

La notoriété du joueur de l’équipe de France de rugby, au look de guerrier, déborde des terrains de rugby. Et les publicitaires pourraient surfer sur cette  » chabalmania « .

Impossible de lui résister, ce colosse (1,92 m, 113 kg) renverse tout sur son passage. Inconnu du grand public il y a six mois, il incarne aujourd’hui la France du rugby à lui tout seul, ou presque. Son look, crinière au vent et barbe hirsute, à mi-chemin de l’homme de Neandertal et de Vercingétorix, lui vaut d’être à la fois redouté et admiré. Face aux hordes venues de l’hémisphère Sud pour décrocher la Coupe du monde de rugby, les médias français – TF 1 en tête – l’ont promu sauveur de l’Hexagone en danger. Dans les stades, chacune de ses interventions soulève dans le public des  » Houhhh !  » primitifs et jubilatoires. Sur Internet, les vidéos montrant ses essais en force ou ses deux plaquages destructeurs face aux All Blacks, en juin dernier, ont été visionnées plus de 700 000 fois…

A 29 ans, Sébastien Chabal suscite un engouement médiatique sans précédent dans l’univers du ballon ovale. Et sa cote grimpe auprès des annonceurs publicitaires.  » Il sublime et concentre en lui toutes les valeurs collectives du rugby : virilité, courage, solidarité, humilité, explique Gilles Portelle, directeur général de l’agence de marketing Havas Sports. Sa notoriété est sans commune mesure avec les autres joueurs français. Logiquement, parmi nos clients, des marques qui comptent s’intéressent à lui… « 

Alors, Chabal, désormais deuxième ligne de l’équipe de France, bientôt en tête de gondole ?  » Dans un premier temps, Sébastien va lancer une ligne de tee-shirts à son effigie, et son propre site Internet « , révèle Carine Rossigneux, l’agent qui gère, à temps plein, l’image du rugbyman. A ce jour, son seul sponsor est l’équipementier Puma, avec qui il est en pleines renégociations. Le joueur a récemment décliné deux offres : l’une pour Les Déménageurs bretons, l’autre pour un shampooing L’Oréal.  » Nous voulons sortir de l’image caricaturale qu’on lui colle. L’idéal serait de décrocher 5 beaux contrats : un constructeur de voitures, un parfum, des produits alimentaires, des bonbons, en tout cas quelque chose de décalé « , poursuit Carine Rossigneux. Pour une campagne de pub télé, il pourrait réclamer 200 000 euros, soit le montant touché par l’entraîneur de l’équipe de France, Bernard Laporte, pour vanter une marque de jambon.

Affublé de surnoms évocateurs –  » Cartouche « ,  » l’Anesthésiste « ,  » l’Hom- me des cavernes  » – pour sa bestialité sur le terrain, Chabal, voix de basse et rire tonitruant, est un vrai papa gâteau dans la vie.  » Il adore s’amuser et passe très bien avec les enfants « , raconte Miguel Fernandez, son agent sportif. Père d’une petite Lily Rose, deux ans et demi, et beau-père de Maud, 15 ans, le joueur pourrait prochainement faire la promotion des produits Cadbury (Carambar, Malabar, Finger) ou Kellogg’s (céréales pour petit déjeuner).  » Il a un côté gros ours, à la fois bête féroce et monstre gentil, qui peut plaire énormément aux petits « , relève Gilles Portelle. A condition d’occuper les écrans encore quelques semaines : la chabalmania survivrait-elle à une élimination de la France en quarts de finale ? Pas sûr.  » Attention, Sébastien a déjà une dimension internationale ! Avec son club, il participe à des opérations de relations publiques auprès des entreprises. Et il a été approché par deux équipes néo-zélandaises et un club japonais.  » Le Japon l’intéresse, souligne Miguel Fernandez. Là-bas, avec son catogan et sa carrure, il fait fureur. Pour eux, c’est un samouraï croisé avec Godzilla.  » Chabal au pays des sumos ? Voilà un beau slogan.

Boris Thiolay

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