» C’est une ville vibrante, tremblante « 

Piémontaise, Carla Bruni-Sarkozy a beaucoup travaillé dans la capitale italienne, qu’elle adore. Pour Le Vif/L’Express, elle tente d’en percer les mystères et définit sa propre fascination. Promenades, adresses… elle livre aussi ses coups de coeur.

Le Vif/L’Express : Vous êtes turinoise, quand avez-vous découvert Rome ?

Carla Bruni : Je crois que je l’ai d’abord vue au cinéma. Avec Fellini, bien sûr : Fellini Roma et La Dolce Vita. Mais aussi à travers Mamma Roma, de Pier Paolo Pasolini, et Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini. Le cinéma sublime particulièrement cette ville : Rome est photogénique, sa beauté est majestueuse. Et c’est la ville de Cinecitta. Plus tard, je suis beaucoup allée à Rome pour mon travail de mannequin, j’ai eu le plaisir de défiler sur les marches légendaires de la place d’Espagne. Et j’ai alors connu Rome avec fascination et curiosité. C’est une ville où les patrimoines artistique et archéologique se mélangent avec passion.

Qu’est-ce à dire ?

Rome est une ville où l’on marche, où l’on s’arrête pour contempler ; ses rues et ses escaliers vous poussent à la flânerie, c’est une ville pour les visiteurs, mais aussi pour les amoureux ou pour les solitaires. A Rome vivent ma cousine Renata Rampazzi, artiste peintre, et son époux, Giorgio Treves, cinéaste, donc j’ai un peu de ma famille là-bas. Quelques bons amis aussi. Récemment, j’ai retrouvé Rome avec Bulgari, qui a lancé une vaste restauration du sublime escalier de la Trinita dei Monti, à l’occasion des 130 ans de la maison.

Les monuments historiques ne rendent-ils pas cette ville pesante ?

L’Histoire n’est pas écrasante à Rome, même si elle est effrayante quand on connaît ses épisodes les plus sombres. Cette Histoire s’inscrit dans la pierre, une pierre particulière, dont les teintes sont souvent ocre, ce qui offre une lumière très spéciale.

Rome est-elle une ville électrique ?

Je ne dirais pas d’elle qu’elle est  » énergisante « , comme on peut le dire de New York. Rome est, plutôt, vibrante, tremblante. Oui, il y a une vibration dans l’atmosphère, soulignée par l’odeur des cyprès, des pins parasols, des platanes. Rome est pour moi une ville de lierre et de pierre. Lors d’une séance photo, récemment, dans un magnifique musée près du Tibre, j’ai réalisé que ce fleuve était spectaculaire vu de ses rives, mais qu’il ne rayonnait pas tant que cela sur la cité. Rome est si riche de beautés !

Comment définiriez-vous l’âme romaine ?

Rome est évidemment inscrite dans le patrimoine de l’humanité, son histoire est la nôtre, celle de toute l’Europe, son rayonnement est éternel. Malgré l’attirance qu’elle exerce sur les visiteurs du monde entier, Rome cultive une simplicité typique, marquée par une qualité de vie exceptionnelle : la possibilité d’admirer l’Histoire à chaque coin de rue, la douceur du climat, l’excellence de la nourriture, la douceur de vivre, l’accueil le plus chaleureux qui soit… C’est cela, peut-être, l' » âme romaine « .

Pour finir, êtes-vous plutôt Michel-Ange ou Léonard de Vinci ?

J’ai une passion pour la pietà, qui me plonge chaque fois dans une profonde émotion, mais je refuse de choisir entre Michel-Ange et Léonard de Vinci. C’est absurde ! De même, je refuse de choisir entre les Beatles et les Stones, entre les chiens et les chats !

Propos recueillis par Christophe Barbier

 » Les rues et les escaliers de Rome vous poussent à la flânerie  »

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