Ces Belges qui font gagner le Milan AC

Alexandre Charlier
Alexandre Charlier Journaliste sportif

Le succès de l’équipe italienne en Ligue des champions doit beaucoup au Pr Meersseman, qui dirige un centre médical unique au monde.

Athènes. Mercredi 23 mai 2007. Le Milan AC triomphe devant Liverpool (2-1). Un joueur de presque 39 ans, capitaine de l’équipe, soulève la coupe aux grandes oreilles. Rayonnant, le grand Paolo Maldini était incertain avant la finale la de Ligue des champions. Il a joué. Couru. Tenu. Et il a gagné.

Et si le secret de la réussite du club lombard résidait tout autant dans son encadrement médical que dans son recrutement ? De Clarence Seedorf à Ronaldo, en passant par le patron Silvio Berlusconi, toute la famille milanaise a publiquement salué les mérites du  » MilanLab  » dans l’euphorie de la victoire.

A la tête de ce centre médical high-tech de haut niveau intégré au club, on retrouve le Belge Jean-Pierre Meersseman. Chiropracteur. Sommité mondiale. Ami personnel de Sua Emittenza, Silvio Berlusconi. Le  » MilanLab  » a été inauguré en mars 2002 au c£ur du Centro Sportivo Milanello. Il bénéficierait d’un budget de fonctionnement annuel de quelque 2,5 millions d’euros. Des sociétés comme Unisys, BTS Bioengineering, Techno Gym en sont partenaires aux côtés du Centre de recherches du Massachusetts, à Boston. On retrouve également l’Université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL).

La spécificité du  » Milan- Lab  » :  » optimiser la gestion psychophysique des athlètes par une approche pluridisciplinaire : la neuroscience, la biochimie et la biomécanique, la psychologie, la science cognitive, l’intelligence artificielle, la cybernétique… « . Avec un double objectif :  » améliorer les résultats de l’équipe et diminuer les risques de blessures « . Dans ce domaine, les responsables du  » MilanLab  » ne manquent pas d’idées. Comme le révélait récemment le journal L’Equipe, des millions de données sur les joueurs sont récoltées à la suite d’une batterie de tests effectués en début de saison (sur le sang, la vision, la structure osseuse, le système nerveux…). Des données qui permettent de traiter chaque individu au cas par cas. C’est ainsi, par exemple, que les rétablissements des joueurs brésiliens Cafu (touché au dos) ou Kaka (blessé au pied) ont été accélérés par un changement de nutrition dicté par le célèbre diététicien français Michel Montignac. Kaka a également subi plusieurs séances de méditation pour lui permettre de récupérer de ses efforts. Plus original encore : le  » MilanLab  » a guéri le joueur néerlandais Seedorf d’une pubalgie chronique en lui arrachant une dent, puis en lui imposant un travail de relaxation à l’aide de méthodes expérimentales (dites de  » neurofeedback ») visant à apprendre à contrôler son fonctionnement cérébral en recevant de l’information fournie par des capteurs placés sur la tête. Le  » MilanLab  » dispose même d’une mystérieuse  » chambre de l’esprit  » censée soigner les maux de l’âme. Tout un programme. Le grand manitou de ce centre est le Pr Jean-Pierre Meersseman (62 ans) qui en coordonne l’ensemble des activités médicales. L’une des clés de l’incontestable réussite du  » système  » rossonero (3 finales de Ligue des champions en 5 ans !) est donc l’accompagnement individualisé des joueurs. En gros, on programme un joueur à être au sommet de sa forme psychologique et physique le jour J. Si l’on en croit le résultat d’Athènes, la méthode semble efficace !

Alexandre Charlier

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