Cap sur 2012, et 2020, et 2030…

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Les échéances ne se calculent pas qu’à court terme dans les deux villes voisines, capitales politique, économique et universitaire du Brabant wallon. Entre  » Horizon 2020  » et  » Wavre 2030 « , l’agenda s’annonce on ne peut plus étoffé…

Le compte-à-rebours s’égrène chaque jour davantage pour les mandataires locaux. Dans une grosse année, leurs écharpes seront à nouveau en jeu. Et tant du côté de Wavre que de celui d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, il semble que le vent souffle dans la direction d’une reconduction. Charles Michel, confortablement assis dans le fauteuil mayoral depuis 2006, brigue un nouveau tour de carrousel : passé à la présidence du MR, partie prenante des actuelles négociations, l’héritier du trône Michel s’est défait de son poste ministériel pour arpenter avec plus d’assiduité les couloirs de l’hôtel de ville. Les réunions se font plus tôt, disons… Reste que, dans ce contexte politique aussi sclérosé qu’ouvert aux hypothèses les plus folles, rien n’est à exclure dans un avenir proche. Nous verrons que de la section wavrienne d’Ecolo, on nuance un peu cette supposée  » nouvelle présence  » du bourgmestre Michel, tout comme on nuance les bons bulletins budgétaires avancés par l’équipe en place. Les verts pourront-ils faire une percée en 2012, eux qui se verraient bien intégrer une majorité ?

Quelques kilomètres plus loin, à Ottignies-Louvain-la-Neuve, Ecolo pourrait à nouveau reprendre la main par l’entremise de Jean-Luc Roland. Sa dérogation pour un troisième mandat, il l’a obtenue sans grand souci. Est-on reparti vers un nouvel arc-en-ciel ? Possible. Mais des contacts existent entre les jeunes MR et les jeunes CDH, dans une ville où les relations entre le collège et les étudiants se sont un peu tendues ces dernières années. Manque de logements moyens, gare en mauvais état : autant de problèmes sur lesquels jeunes et majorité s’entendent pourtant. Cédric du Monceau, l’échevin de l’Urbanisme, rejoint son bourgmestre dans un agacement collectif et récurrent : la SNCB ne prendrait pas assez en compte la gare d’Ottignies, la plus fréquentée du pays. Ou quand l’expression consacrée  » C’est un scandale  » se fraye un chemin quasi systématique dans les conversations ayant trait à ce n£ud ferroviaire important.

La gare, déjà cruciale en 1940

L’Histoire étant un éternel recommencement, Ottignies connut déjà, il y a plus de six décennies, de cruels problèmes avec sa gare. Véritable point de jonction ferroviaire, idéalement située sur le plan géographique, la ville fut la proie de bombardements destinés à endiguer les mouvements de l’armée allemande. Nous évoquerons ainsi, comme dans chacun de nos dossiers consacrés aux villes francophones, la manière dont les populations locales ont vécu l’Occupation. Wavre et Ottignies, grosses bourgades plantées au milieu d’une région à dominante rurale, ont pu profiter quelque peu des fermes alentour pour traverser la guerre sans trop de difficulté. Même si, forcément, destructions, victimes et malheurs se sont invités dans ces deux villes entre 1939 et 1945.

Préservée, Louvain-la-Neuve l’a été pendant le conflit… tout simplement parce qu’elle n’avait pas encore fait son apparition sur la carte du pays. A 40 ans, la ville estudiantine profite évidemment de son université pour avancer sur le plan économique. L’activité et le dynamisme qu’elle draine se matérialise notamment par une série de spin-off qui font la fierté locale : dans ces pages, nous dresserons ainsi le portrait d’IBA (Ion Beam Applications), une société spécialisée dans le combat contre le cancer et qui tente de trouver un moyen de pouvoir détecter la maladie d’Alzheimer. Autre initiative, dans un tout autre registre : à Wavre, un graphiste passionné de modélisation en 3D a créé un site Internet permettant au passant virtuel de visiter la ville en trois dimensions. Une modélisation affranchie des modèles Google, et qui permettra une véritable interaction entre l’internaute et son environnement virtuel.

La tête dans le guidon

Ce dossier nous permettra également d’envisager les diverses initiatives urbanistiques qui devraient moduler le paysage des deux villes dans les années à venir. Outre la gare, c’est le projet Courbevoie qui chipote le plus Ottignies-Louvain-la-Neuve pour le moment : il s’agit d’installer, sur une dalle un tout nouveau quartier couvrant un parking RER. A Wavre, nous détaillerons les gros projets en vue, notamment au niveau de l’Institut de la Providence, qui pourrait faire l’objet d’un rachat par un promoteur. Nous parlerons également du centre de Limal ou de la fameuse Galerie des Carmes, que d’aucuns appellent encore la galerie des Larmes… Le commerce local, que les autorités s’attachent à dynamiser, n’est en effet pas la principale fierté de la ville. Rendre le centre aux piétons en éclatant les parkings à la proche périphérie fait partie des objectifs avoués. Wavre souhaite d’ailleurs, dans cette perspective à long terme, s’armer d’un nouvel outil de réflexion destiné à guider les réflexions futures sur l’aménagement :  » Wavre 2030 « , dont nous donnerons quelques pistes de réflexion, fait partie des initiatives les plus notables de la cité du maca. Charles Michel se dit d’ailleurs à l’initiative de la relance d’  » Horizon 2020 « , une plate-forme de développement commune aux entités brabançonnes, menée en partenariat avec les quatre grands partis et les forces vives de la région. Grand jeu d’équilibriste que d’avancer la tête dans le guidon en vue de 2012 et le buste relevé, pour les enjeux à bien plus long terme…

Nous reviendrons aussi, comme il est de coutume dans ces pages, sur le marché immobilier local. Un marché qui reste soutenu même si, dans certains segments, la brique ne semble pas à la fête. Nous verrons qu’on manque de maisons d’habitation à Ottignies-Louvain-la-Neuve et que le prix des villas ne cesse de croître à Wavre.

GUY VERSTRAETEN

Une série de spin-off font la fierté locale

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