Bilan mitigé pour le musée Hergé

Quatre ans après son ouverture, ce musée privé dédié au père de Tintin ne rencontre pas le succès escompté. Ses promoteurs tentent de réagir.

Les promoteurs du musée Hergé imaginaient un avenir radieux pour cet établissement ouvert en 2009 et consacré à Georges Rémi, le  » père  » du célèbre journaliste à la houppette blonde. Quatre ans plus tard, la situation serait plutôt morose. Au lieu des 250 000 visiteurs attendus, ce musée privé stagne dans une fourchette allant de 60 000 à 80 000 curieux par an. Pour Robert Vangénéberg, administrateur-délégué, le musée Hergé a cependant réussi à se faire une place au sein de l’entité néo-louvaniste.

 » Les chantiers aux alentours touchent à leur fin et l’environnement s’aménage de plus en plus. La fréquentation du musée est stable, même si ce n’est pas celle que nous avions imaginée il y a quatre ans. Il reste encore des efforts à faire, par la ville et nous-mêmes, notamment sur le sentiment de distance entre Louvain-la-Neuve et le reste de la Belgique. Nous ne sommes pas situés à Bruxelles et nous le ressentons un peu. Espérons que cela se rectifie par la suite « , avoue le gestionnaire. Prévue de longue date, l’arrivée du RER arrangerait bien les affaires du musée.

Entrée gratuite le dimanche

Car, qui dit musée privé (il ne reçoit aucune subvention de l’Etat) dit contrainte de rendement. Robert Vangénéberg doit donc s’efforcer, jour après jour, de faire de son institution une attraction touristique. Malgré un taux de satisfaction assez élevé concernant le bâtiment et son contenu de la part du public, les avis postés par certains touristes sur Internet ne sont parfois guère élogieux :  » Le tarif d’entrée du musée est très très cher (9,50 euros)  » ;  » aucune maquette ou mise en condition de l’univers de Tintin  » ;  » l’endroit est mal choisi, mal signalé. Parking payant et cher « ,  » restaurant du musée très bon mais aussi très cher « , font partie des quelques reproches récoltés çà et là sur la Toile (source : Trip-advisor).

Pour Benoît Jacob, l’échevin ottinois (Avenir) en charge du Tourisme, la trop faible fréquentation serait aussi liée à un gap générationnel :  » Les gens de mon époque connaissent bien mieux Tintin que les jeunes d’aujourd’hui. Un constat qui montre qu’il faut davantage les sensibiliser et leur faire découvrir cet univers.  »

Alors, pour remonter sa cote, l’établissement multiplie les opérations commerciales et marketing. Depuis le début du mois de mars (date anniversaire de la mort d’Hergé), et chaque premier dimanche du mois, il est désormais possible de visiter le musée gratuitement.  » D’habitude, c’est une initiative réservée aux musées subventionnés, mais nous avons décidé de prendre part au mouvement, poursuit M. Vangénéberg. Cela nous confère une certaine visibilité médiatique car, chaque mois, l’initiative est rappelée. Et cela permet de montrer le musée à un grand nombre de personnes.  »

Récemment, le site a été classé  » 4 soleils  » par l’Office de promotion du tourisme (OPT) de la Fédération Wallonie-Bruxelles.  » Depuis deux ans, nous participons à de nombreuses actions pour montrer que nous existons. Même pour les gens habitant dans les environs, l’existence du musée n’est pas évidente. Il faut donc continuer à mener des actions pour que l’intérêt soit relancé et que le chiffre de fréquentation augmente.  » Même si l’objectif de 250 000 visiteurs n’a pas été totalement jeté aux oubliettes, il a tout de même été revu à la baisse.  » Dans les années qui viennent, nous voudrions atteindre les 100 000 visiteurs.  »

Annabelle Duaut

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content