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Bieke (44 ans):  » Chimio le vendredi, le week-end pour récupérer et le lundi matin, retour au boulot « 

 » Je suis diététicienne mais aussi chef d’entreprise qui dirige un cabinet de groupe où travaillent également un coach sportif et un coach psychologique. Lorsque j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein, en 2019, j’ai tout de suite communiqué ouvertement avec mes collaborateurs. « 

 » Rien ne changerait pour eux, même si j’ignorais encore si et comment j’allais moi-même pouvoir poursuivre mes activités. Je ne pouvais qu’espérer que je ne resterais pas trop longtemps sur le banc de touche.

J’ai d’abord subi une chirurgie conservatrice, puis je suis restée à la maison pendant une semaine ; ensuite, 6 séances de chimiothérapie à intervalles de trois semaines. J’ai choisi de planifier mes chimios le vendredi, me laissant le weekend pour récupérer et être à mon poste le lundi, ne fût-ce que pour quelques heures. Je n’ai jamais été en incapacité de travail au cours de mon traitement. J’ai simplement accepté moins de clients pour avoir des journées plus courtes ; j’ai confié une partie de mon administration – que j’avais toujours faite moi-même – à un collaborateur externe. Même si c’était parfois difficile, cela me permettait aussi de me changer les idées et j’en ai retiré beaucoup de satisfaction. Je portais des foulards colorés et je masquais mon teint gris par une couche de fond de teint et de fard, mais j’ai toujours été honnête avec mes clients. Tout le monde savait que je souffrais d’un cancer du sein, ce qui m’a aussi permis de compter sur la compréhension des autres lorsque je devais annuler un rendez-vous ou que je me sentais soudain mal. À force de parler de nourriture à longueur de journée, il m’arrivait d’avoir la nausée! (rire)

En juillet, chimio terminée, j’ai pris des vacances en famille au cours desquelles j’ai énormément dormi, comme si mon corps me faisait enfin sentir combien il avait puisé dans ses réserves. Mentalement aussi, j’étais épuisée: je n’arrivais même pas à finir un sudoku. Ensuite, j’ai encore subi 7 semaines de radiothérapie. Chaque jour ouvrable, je poussais la porte de l’hôpital à 8 h pile pour être la première. Vers 9h30, j’étais au boulot. Mon mari était parfois inquiet que je refuse de m’arrêter, mes amis et ma famille me recommandaient de penser à ma santé… mais en tant qu’indépendante, c’est plus facile à dire qu’à faire. J’avais tant investi dans mon entreprise, réalisé tant d’efforts mais aussi des emprunts à rembourser: je ne voulais pas mettre en danger tout ce que j’avais construit. Il m’est arrivé de me dire que, si j’avais été employée, j’aurais pu m’absenter pendant quelque temps. Si je regrette de n’avoir pas eu cette chance? Oui et non. Bien sûr, j’aurais parfois aimé me reposer davantage, mais j’étais aussi heureuse de pouvoir fixer mon rythme de travail au jour le jour en toute liberté, sans avoir de comptes à rendre.  »

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