BELGIUM IS BACK

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Elio Di Rupo gardera sans doute un souvenir cuisant de son passage au Forum économique mondial de Davos. A croire que Mittal l’a fait exprès : au moment même où le Premier ministre chantait aux investisseurs potentiels les atouts de la Belgique, notamment ses fameux intérêts notionnels, l’entreprise qui a le plus bénéficié du montage fiscal en question annonçait la fin de quelque 1 300 emplois directs dans la sidérurgie liégeoise…

Les commentateurs n’ont rien retenu d’autre de ce discours en anglais, virilement intitulé  » Belgium is back « . Pourtant, les avantages fiscaux belges n’occupaient que deux lignes dans l’inventaire du Premier. Au moins trois autres de ses déclarations méritent une traduction. Et un brin d’analyse.

 » Il n’est pas surprenant que, selon une étude de Cushman & Wakefield, la Belgique occupe la première place européenne en matière de logistique.  »

Exact, mais… Une plate-forme de scientifiques issus de plusieurs universités a critiqué ces études privées, estimant que les résultats avaient une fâcheuse tendance à varier en fonction du commanditaire… Si l’on se réfère plutôt à la Banque mondiale et à son  » indice de performance logistique « , qui compare 155 pays, la Belgique occupait l’an dernier la 7e place mondiale et la 5e du continent européen, derrière la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark (1).

 » Eurostat déclarait début janvier que la Belgique possède la plus haute proportion d’entreprises innovantes en Europe, juste après l’Allemagne et le Luxembourg.  »

Exact, mais… Selon les mêmes chiffres 2008 d’Eurostat (2), la Belgique ne se classe plus que 11e sur 25 pays étudiés pour sa proportion d’entreprises innovantes qui ont introduit un produit nouveau sur le marché ou développé leur propre procédé. Explication probable : les petites et moyennes entreprises (de 10 à 249 employés) conçoivent en général moins d’innovations que les grandes.

 » Plusieurs rapports internationaux montrent que la force de travail belge est la quatrième plus productive au monde et la plus productive d’Europe.  »

Plus ou moins exact, mais… L’un des rapports mentionnés émane du groupe de réflexion américain Conference Board, dont le classement 2012 place en effet la Belgique en 4e position sur 123 pays étudiés. Si ce n’est que le Luxembourg, membre lui aussi de l’Union européenne, devance la Belgique (3). Une étude du bureau PricewaterhouseCoopers, elle, nous attribue la première place européenne sur la période 2005-2010. Avec une précision d’importance : nos coûts salariaux élevés, selon PwC, anéantissent cet avantage de compétitivité (4). Sans doute n’était-il pas indispensable de rappeler ce détail aux investisseurs présents à Davos…

E.R.

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