Le gouvernement De Croo: une belle mécanique de sept partis... bien huilée dans l'immobilité. © BELGA IMAGE

Au fédéral

Situation Les sept signataires de l’accord du gouvernement n’étaient d’accord sur rien au moment de le rédiger, et ne sont toujours d’accord sur rien au moment de l’appliquer. Un parlementaire MR a déjà annoncé ne plus se sentir lié par les actes de la secrétaire d’Etat écologiste à l’Egalité des genres et des chances. Mise sous pression par les libéraux Egbert Lachaert et Georges-Louis Bouchez, la ministre socialiste des Pensions a présenté à la presse une réforme des Pensions que le libéral Alexander De Croo tardait à mettre à l’ordre du jour du conseil des ministres et que les libéraux Egbert Lachaert et Georges-Louis Bouchez ont démolie. La même tournure narrative pourrait se reproduire en novembre, lorsque la ministre écologiste de l’Energie, Tinne Van der Straeten, se présentera au rendez-vous fixé par l’accord de gouvernement sur le respect du calendrier d’extinction des sept réacteurs nucléaires du pays. Ou, par symétrie, lorsque le ministre démocrate-chrétien des Finances Vincent Van Peteghem, ou son camarade des Migrations, Sammy Mahdi, devront faire valider leurs projets respectifs de réforme par leurs collègues de gauche. Quelqu’un finira-t-il par briser cette mécanique de l’immobilisme?

Les sept signataires de l’accord du gouvernement n’étaient d’accord sur rien au moment de le rédiger, et ne sont toujours d’accord sur rien au moment de l’appliquer.

Contrainte institutionnelle La possibilité de motion de méfiance constructive – la démission du Premier ministre mis en minorité par la chambre, et son remplacement par un successeur qui disposerait d’une majorité – est prévue par la Constitution. Si un remplaçant majoritaire est introuvable, le gouvernement démissionnaire peut convoquer des législatives anticipées, ou se mettre en affaires courantes, comme le fit Charles Michel pendant les six derniers mois de son mandat.

Contrainte politique Aucun des sept partis de la majorité n’a intérêt à des élections, disent les sondages. Aucun ne voudrait en remplacer un par un ou deux autres – quoiqu’en septembre 2020, l’hypothèse d’embarquer le CDH plutôt que le MR en ait séduit une très grosse poignée, y compris à l’Open VLD. Personne n’imagine que des affaires courantes soient tenables durant plusieurs années, pour qui que ce soit. Et les quatre partis flamands (Open VLD, CD&V, Vooruit et Groen) ont traversé beaucoup plus pacifiquement cette première année sous De Croo que leurs trois homologues francophones. Ils ont encore plus intérêt que ces derniers à éviter l’explosion.

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