Affaires et vieilles pierres

Pour développer son tourisme, Mons table sur la rénovation de son patrimoine et la mise en valeur des joyaux de la région. Elle espère aussi attirer une clientèle d’affaires. Objectif : 500 000 visiteurs par an en 2015.

Le lien entre le Doudou, le beffroi, les minières de Spiennes ? Ces trois pôles incontournables du tourisme montois sont classés au patrimoine mondial, très prisé, de l’Unesco. Classés, peut-être, mais trop peu exploités… A ce jour, aucun d’entre eux ne propose un accès permanent ; les curieux peuvent seulement les découvrir lors d’ouvertures exceptionnelles ou d’événements occasionnels.

Pour y remédier, les autorités ont obtenu des fonds européens permettant d’aménager une exposition dédiée au mythe de Saint-Georges, un pavillon d’accueil aux minières et de restaurer une partie du beffroi. Suffisant pour développer le tourisme de la capitale hennuyère ? Certainement pas. Car Mons vise haut.

La stratégie menée par les majorités successives a pourtant déjà payé ces dix dernières années : de 25 000 visiteurs en 1998, la ville est passée à 257 000, hors Doudou. Et d’ici à 2015, la cité compte en accueillir 500 000 annuellement. Même objectif pour les nuitées : de 56 000 en 1995, les visiteurs étaient 118 000 à passer la nuit à Mons en 2005. Aujourd’hui, la ville souhaite voir ce taux de fréquentation grimper à 200 000. Un objectif chiffré que l’échevin du Tourisme local, Nicolas Martin (PS), juge réaliste à moyen terme.

Pour attirer le chaland, la Ville mise sur son patrimoine.  » Nous avons la chance d’avoir un patrimoine urbain encore potentiellement valorisable « , assure Elio Di Rupo, le bourgmestre, fier des efforts de rénovation déjà consentis depuis les années 70.  » Ces efforts étaient indispensables pour les Montois, poursuit-il. Mais ils constituent aussi un moteur d’attractivité économique. Tourisme, culture et patrimoine sont toujours étroitement mêlés. « 

La cité du Doudou mise donc sur le renforcement généralisé de ses atouts patrimoniaux locaux. Mais elle compte également profiter de locomotives touristiques voisines que sont le parc Paradisio, le MAC’s, le Pass, le château de Beloeil ou encore l’ascenseur de Strépy-Thieu. Et pour faciliter la vie des visiteurs, ses gestionnaires comptent notamment aménager un Office d’infor-mation Tourisme et Culture, au coin de la Grand-Place et de la rue d’Enghien. Un guichet unique, inspiré du concept  » In en uit  » venu de Flandre, offrant des services relatifs à la culture, au tourisme, au temps libre, aux événements ou à l’environnement naturel local.

Un nouveau Centre de congrès à proximité de la nouvelle gare

Dans la foulée, pour atteindre le cap fatidique des 500 000 visiteurs par an, Mons veut résolument jouer une autre carte : celle du tourisme d’affaires. Selon ses édiles, entre Bruxelles et Paris, c’est le no man’s land qui prévaut pour l’instant : seulement 10 % des nuitées en Wallonie sont répertoriées  » affaires « . A Mons, ce taux grimpe à 85 %. La ville peut donc miser sur ce créneau porteur. Et pour s’affirmer en tant que pôle du secteur sur l’échiquier international, elle compte construire un Centre des congrès, sans doute derrière la gare. Une ligne budgétaire de 30 millions d’euros (fonds européens) est déjà virtuellement adoptée pour développer le projet, à condition qu’il se concrétise endéans les 4 ans. Tiens, juste à temps pour Mons 2015…

Ph.C, A.-C. D.B.

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