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A Bruxelles

Situation Le printemps avait été chaud. Certains chez DéFI avaient un temps menacé de quitter le gouvernement si la Stib ne faisait pas appel d’une décision du tribunal du travail qui donnait raison à une candidate recalée car portant le voile islamique. Le MR, qui estimait que la Stib devait faire appel, refusa d’emblée une proposition que personne ne lui avait faite de remplacer DéFI dans la coalition. La Stib n’a pas fait appel, DéFI n’a pas quitté le gouvernement, le MR n’y est pas entré, et un compromis sur la neutralité sera, pour longtemps, en discussion au parlement régional. Mais un parlementaire amarante, Christophe Magdalijns, protesta contre le manque de clarté de sa formation en s’autorisant à ne plus soutenir le gouvernement tout en restant député et membre de sa formation soutenant le gouvernement. L’ automne serait humide et glacial: les mauvais chiffres de la vaccination bruxelloise, et les discussions compliquées autour d’un Covid Safe Ticket censé les améliorer, concentrèrent la réprobation, pas seulement de l’opposition, mais aussi du PS, autour d’Alain Maron, ministre régional écologiste de la Santé. La coalition régionale bruxelloise, comme un ministre-président dans son ultime mandat, est un peu marquée par l’usure.

A Bruxelles, pour remplacer tout le gouvernement, il faut une majorité dans chaque groupe linguistique. C’est impossible.

Contrainte institutionnelle Des élections régionales anticipées sont, à Bruxelles également, impossibles. Les motions de méfiance individuelles, qui doivent, elles aussi, être constructives, sont possibles à la majorité du groupe linguistique concerné lorsqu’il s’agit d’un « simple » ministre ou secrétaire d’Etat. Mais s’il faut changer de ministre-président, il faut une majorité dans le groupe linguistique flamand et dans le groupe linguistique francophone. Il faudrait donc, par exemple, que les socialistes ou les écologistes flamands acceptent de se séparer de leurs homologues francophones pour renverser le gouvernement.

L'exécutif bruxellois se fédère surtout... lorsqu'il est attaqué de Flandre ou de Wallonie.
L’exécutif bruxellois se fédère surtout… lorsqu’il est attaqué de Flandre ou de Wallonie.© PHOTONEWS

Contrainte politique Sur fond de lancinantes « guerres culturelles » bruxelloises (sur l’immigration, sur l’islam, etc.), parfois importées de France, voire de Flandre ou de Wallonie par décret présidentiel, aucun des membres, francophones (PS, Ecolo, DéFI) comme flamands (Groen, Open VLD, Vooruit), de la coalition ne souhaite, et ne souhaitera probablement pas avant longtemps, s’associer avec le MR, la N-VA ou, bien sûr, le Vlaams Belang. Ces polémiques, du reste, ressoudent souvent cet exécutif autrement si divisé: tous se retrouvent unanimes pour dénoncer les vilains « Bruxelles basheurs » flamands ou wallons. Et le PS, qui avait conservé de justesse sa première place dans le groupe linguistique francophone en 2019, espère cuire à petit feu les verts francophones, en difficulté sur la gestion de la crise sanitaire, de cette façon coincés sur une série de leurs emblématiques projets (comme le plan Smart Move, qui porte la taxe kilométrique), et…concurrencés, dans l’électorat écologiste bruxellois, par la ministre régionale Groen de la mobilité, Elke Van den Brandt. Comment vouloir en finir si vite?

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