2012-2017, l’axe majeur

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

De l’Expo 2017 au Trilogiport, en passant par les élections communales, l’arrivée du tram ou la finalisation de l’axe Guillemins-Médiacité, la Cité ardente doit se retrousser les manches pour faire aboutir les multiples projets dans lesquels elle s’est lancée.

Seuls les plus anciens s’en souviendront. En septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale interrompt brutalement l’Expo internationale qui se tient sur le sol liégeois. Centrée sur le thème de l’eau, elle draine pourtant les foules et marque, à l’époque, l’expression d’un renouveau économique engagé notamment par  » une équipe de jeunes technocrates dynamiques, qui s’efforce, dès 1935, de relancer l’activité du bassin liégeois après la grave crise du début de cette décennie « , pour citer l’historien Alain Colignon, actif au centre fédéral Ceges/Soma (Centre d’études et de documentation Guerre et sociétés contemporaines). L’Histoire, on le sait, a fâcheusement tendance à avancer par cycles… Et à se renouveler. Dans ce dossier, nous évoquerons à la fois l’Occupation allemande dans la ville et les perspectives induites par l’organisation potentielle d’une nouvelle Expo internationale, en 2017. Une façon, là aussi, de redynamiser l’économie locale, via l’exploitation pleine et rationnelle des outils logistiques existants : forte de son TGV, de sa gare, de son (futur) tram, de ses institutions culturelles et de sa (nouvelle) force hôtelière, Liège verrait bien dans cette Expo 2017 le moyen de doper, une bonne fois pour toutes, l’utilisation de ses  » joyaux  » exploités, jusqu’ici, loin de leur potentiel optimal.

Cela dit, comme en 1939, la ville se relève à peine d’une conjoncture délicate. A l’époque, le renouveau concrétisé par l’organisation d’un événement planétaire (le troisième après 1905 et 1930), sera donc tué dans l’£uf par le début des hostilités. La ville, centre névralgique wallon par excellence, deviendra également la capitale de la Résistance : les attentats ciblés sur l’occupant et ses collaborateurs se succéderont à un rythme effréné. Tant sur le plan humain qu’au niveau du bâti, Liège paiera un lourd tribut à l’Allemagne nazie. Seuls les plus anciens s’en souviendront. Mais les autres gagneront à le découvrir.

Six décennies plus tard, la ville se relève une nouvelle fois d’une conjoncture délicate. L’essentiel de la dette liégeoise a été épongé par la Région wallonne : il est à nouveau permis de rêver en Cité ardente, et les projets s’accumulent sans relâche, comme nous le verrons dans ces pages. Fin 2012, le Bureau international des expositions sabrera soit dans les espérances liégeoises, soit dans celles de sa concurrente Astana, la capitale kazakhe. Une décision favorable mettrait en branle la plaine de Coronmeuse, vouée, le cas échéant, à accueillir les fleurs du développement mondial. Avec toutes les perspectives financières directes ou indirectes que cela pourrait impliquer. En rêve, les différents secteurs de la vie économique locale s’imaginent probablement déjà ce que huit millions de visiteurs pourraient drainer comme retombées…

Du pain sur la planche

Dans cette optique, le développement important de l’offre hôtelière, sur lequel nous reviendrons, pourrait donner du grain à moudre à la candidature liégeoise. L’exemple du luxueux Crowne Plaza, où les premiers clients sont attendus dans le courant du mois de mai, illustre bien cette tendance. Pour accueillir du (beau) monde, il faudra être prêt. Inutile de souligner le caractère crucial du lobbying mené par la coopérative Liège Expo 2017. D’ici à la fin 2011, un dossier  » solide  » devra être remis au BIE. Ce projet  » fédérateur et mobilisateur « , comme le qualifie Jean-Christophe Peterkenne (président du comité de gestion de Liège Expo 2017), risque néanmoins d’être un tantinet juste au niveau du calendrier. C’est du moins ce que craint l’opposition, notamment via la libérale Christine Defraigne, dont nous relaierons les doléances concernant les grands enjeux du moment : le Trilogiport (plate-forme multimodale à implanter du côté d’Oupeye), l’Expo 2017, l’arrivée du tram ou encore la création d’un centre pour sportifs de haut niveau lié à la Communauté française. A son tour, le bourgmestre Willy Demeyer, revenu des plateaux de TF1 (on se souvient de sa prestation un peu… douloureuse dans l’émission de télé-réalité Secret Story, où il avait  » marié  » en direct deux candidats), évoquera les perspectives qui s’offrent à l’avenir liégeois. Entre sa candidature aux prochaines élections communales, l’actualité du PS local et les dossiers essentiels en cours, le mayeur ne manque ni de pain sur la planche ni de choses à raconter…

L’axe Guillemins-Médiacité

L’actualité liégeoise, c’est également l’abondance des dossiers urbanistiques. Avec, en tête de gondole, le nouvel axe urbain Guillemins-Médiacité, dont on parle depuis quelques années maintenant. De l’Esplanade à la nouvelle passerelle (les architectes sont en action, et le dossier pourrait être finalisé en 2014), en passant par le CIAC (Centre international d’art et culture), nous ferons le point sur les dernières avancées de ce projet sur cette fameuse liaison censée renouveler la notion de déplacement à Liège. En nous penchant notamment sur la délicate question de la tour du SPF Finances, dont la réaffectation suscite généreusement la controverse. Associations et riverains voient en effet d’un £il suspicieux le devenir de cette tour, dans un quartier qui tarde encore à donner sa pleine mesure. Point par point, les enjeux liés à ce nouvel axe, ainsi que les délais dans lesquels ils devraient être matérialisés, seront évoqués en détail.

Enfin, nous reviendrons sur les dernières évolutions du marché de l’immobilier résidentiel. D’après les professionnels interrogés, l’immobilier local, soutenu par des prix relativement abordables, n’aurait pas trop souffert. Même s’il faudra apporter les nuances nécessaires par secteurs, ou par quartiers.

GUY VERSTRAETEN

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