Va me faire un steak, l’une des toiles douces-amères de Diego Wery, à côté de laquelle on aurait pu passer... © Eva Joncquel

11 Years of Residencies

Le Vif

On ne dira jamais assez la difficulté des jeunes artistes à survivre une fois sortis des écoles d’art. Le phénomène a été maintes fois décrit sous l’intitulé «évaporation» et il touche plus souvent les jeunes femmes. Maintes fois décrit mais également maintes fois observé, ce parcours du combattant débute par un petit boulot «en attendant»… et finit très souvent par un trait tiré sur la pratique personnelle. Il faut bien faire bouillir la marmite.

Heureusement, des structures, souvent privées, existent et travaillent pour soutenir les jeunes pousses aux prises avec une société prompte à raboter ce qui dépasse. La fondation Carrefour des arts compte parmi ces initiatives heureuses dédiées à l’accompagnement de talents émergents. Chaque année, avec l’aide d’un jury de professionnels, elle sélectionne quatre artistes à qui elle offre, pendant neuf mois, un atelier, une bourse mensuelle, une exposition de fin de résidence ainsi qu’un accompagnement personnalisé de la directrice artistique (Laura Neve). Sur les trois étages de l’Espace Vanderborght, à Bruxelles, celle-ci a la bonne idée de retracer «une décennie de résidences sur mesure (2011 – 2022)». L’événement est parfait pour mesurer ce que l’œil perd lorsqu’un jeune artiste renonce. Parmi les différents talents que l’on aurait pu ne pas découvrir, on pointe en particulier Clara Marciano qui signe Datcha, un spectaculaire dessin réalisé au graphite sur papier représentant un paysage inondé de cinq mètres de long et d’un mètre et demi de hauteur. Il faut également mentionner les toiles douces-amères de Diego Wery ou les pudiques chromatismes, souvent commentés dans ces pages, de Léa Belooussovitch.

A l’espace Vanderborght, à Bruxelles, jusqu’au 27 novembre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire