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Après plusieurs années de préparation, l’équipe d’Orange River-Karoo Conservation Area (ORKCA) vient de relâcher les premiers animaux sauvages dans le sud de la Namibie : 10 springboks, 10 oryx gazelles et 10 autruches. Il s’agit de la première étape d’un projet ambitieux de restauration de l’écosystème. Soutenu par l’Initiative Perpetual Planet de Rolex, ce projet est en passe de devenir l’un des plus grands projets de réensauvagement du sud de l’Afrique.

Dans une région située à l’extrême sud de la Namibie, le long de la rivière Orange, abritait autrefois la plus grande migration terrestre de la planète. Ces déplacements dépassaient les grandes migrations d’animaux en Afrique de l’Est. Pendant la saison des pluies, jusqu’à 10 millions de springboks traversaient alors le Kalahari.
La plus grande mortalité de masse en Afrique subsaharienne

La vie sauvage dans le sud de la Namibie a cependant chuté de 90% au cours du siècle dernier. Il s’agit de la plus grande mortalité de masse en Afrique subsaharienne. La région a perdu ses éléphants, ses hippopotames, ses lions et ses hyènes. L’agriculture commerciale avait pris le pas dans tout le pays, et des clôtures bloquaient les voies de migration traditionnelles. Les déplacements massifs des springboks se sont taris, et il a fini par ne rester que des hordes de seulement quelques centaines d’individus.
Une grande zone protégée

L’organisation ORKCA (Orange River-Karoo Conservation Area), fondée en 2020, a une démarche unique pour préserver l’environnement qui consiste à acheter des terres publiques disponibles pour les transformer en une immense zone de conservation. Aujourd’hui, cette zone s’étend sur plus de 160.000 hectares. L’objectif est de protéger plus d’un million d’hectares de terres d’ici 15 à 20 ans.
Une immense joie lors pour l’organisation ORKCA

En collaboration avec la communauté locale et, depuis 2003, avec le soutien de l’Initiative Perpetual Planet de Rolex, l’équipe d’ORKCA vient de relâcher les premiers animaux sauvages dans la région dont 10 oryx gazelles, 10 springboks et 10 autruches.

« On pouvait lire la joie sur tous les visages lorsque le premier springbok a sauté du camion », raconte Nabot Mbeeli, directeur d’ORKCA. « Ce fut un moment exceptionnel, un véritable jalon, pour notre organisation. Et l’excitation était toujours palpable le lendemain, lorsque nous avons suivi les animaux grâce à leur collier émetteur. »
Plus de deux ans de préparation

Il a fallu deux ans de préparation à ORKCA pour pouvoir relâcher les premiers animaux dans la région. Leurs mouvements sont désormais surveillés afin de recueillir des informations en vue de futur projets de renaturation. OKRCA entend restaurer l’écosystème du désert du Karoo, reconnecter celui-ci à l’ouest. En collaboration avec la communauté locale, l’organisation souhaite favoriser la croissance économique grâce à la restauration du paysage.
Une infrastructure impactée par la guerre

Lorsqu’Andreia Pawel et Red Barthorp sont arrivés pour la première fois dans le sud de la Namibie en 2016, « le pays était couvert d’infrastructures ». La guerre et les privations avaient laissé derrière elles un paysage fragmenté. Les animaux sauvages migrateurs avaient la route barrée par des clôtures et des déchets métalliques.
Un nouveau modèle de preservation de l’environnement imaginé par ORKCA

Pendant quatre ans, Andreia Pawel et Red Barthorp ont nettoyé la région et organisé des expéditions touristiques. Puis la pandémie a éclaté et les voyages ont été interdits. Ils se sont alors rendu compte qu’ils souhaitaient s’engager à une plus grande échelle dans la préservation de l’environnement. C’est ainsi qu’est née l’organisation ORKCA, un tout nouveau modèle de préservation de l’environnement en Namibie.
Le maintien de l’agriculture commerciale

Les fondateurs ont commencé à acheter des terres agricoles et ont collaboré avec des propriétaires fonciers locaux pour créer un grand corridor protégé dans lequel les animaux sauvages pourraient se déplacer en toute liberté. Les clôtures périphériques ont été retirées et réutilisées à l’extérieur de la zone pour limiter les zones adjacentes pour la gestion environnementale. ORKCA applique un modèle inclusif, avec le maintien de l’agriculture commerciale dans la zone protégée.
« Les animaux n’ont aucune idée des frontières entre les états », explique son directeur Nabot Mbeeli. « Ils ont traversé cette région sans entraves pendant des milliers d’années. Les frontières sont une invention de l’homme. »
Objectif : préserver l’ensemble de l’ecosystème

La reconnaissance de l’importance de préserver l’ensemble de l’écosystème et pas seulement quelques petites zones protégées isolées, s’inscrit dans l’objectif ultime d’ORKCA de créer une réserve transfrontalière, autour du fleuve Orange. ORKCA sécurise le côté namibien de la frontière et travaille du côté sud-africain avec des partenaires, pour que la population indigène Nama ait pleinement accès au fleuve.
L’Initiative Perpetual Planet de Rolex comme levier

« Rolex nous a vraiment soutenus depuis le début », explique Andreia Pawel, co-fondatrice de l’organisation. « Alors que nous n’étions encore qu’un rêve, eux voyaient déjà plus loin. Ils nous ont aidés à sécuriser le terrain pour le préserver à vie, ils nous ont aussi aidés à déployer nos recherches scientifiques et à réintroduire des animaux sauvages. Ils nous ont également donné des conseils et communiqué des leçons qu’ils avaient eux-mêmes apprises en soutenant d’autres projets de préservation de l’environnement. Ils possèdent tellement de connaissances. »
ORKCA veut également réintroduire les prédateurs

La Namibie ayant connu ses meilleures précipitations depuis un siècle, le moment est idéal pour relâcher un plus grand nombre d’animaux dans la zone ORKCA. En parcourant la région et en y broutant, les animaux travaillent le sol d’une manière naturelle, ce qui permet aux graines de pousser. Leur présence apporte une multitude d’avantages pour l’ensemble de l’écosystème.
L’équipe ORKCA travaille à la sécurisation de la frontière nord de la zone protégée, tout en cherchant à protéger les troupeaux commerciaux adjacents. À terme, l’organisation souhaiterait également pouvoir réintroduire des prédateurs, comme le guépard, sans que cela ne devienne une menace pour le bétail.
L’un des plus grands projets de réensauvagement du sud de l’Afrique
La réintroduction des premiers animaux dans la région fournit des données importantes à ORKCA. En surveillant de près les déplacements des animaux, l’organisation peut mieux comprendre leurs habitudes et leurs schémas de migration. Ces informations seront utiles pour les prochains projets de renaturation.
« ORKCA pourrait devenir la plus grande histoire de réensauvagement du sud de l’Afrique », conclut Andreia Pawel. Le pays a un tel potentiel à grande échelle que nous devons continuer. C’est un travail pour toute une vie, mais il est possible de faire revivre complètement le corridor le long du fleuve Orange. »
Rolex soutient des personnes et organisations qui recherchent et développent des solutions aux problèmes de la planète et qui ainsi contribuent à rendre le monde meilleur et à préserver la planète pour les prochaines générations. Dans cette série Le Vif met leurs efforts en lumière. Le Vif a réalisé ces articles en toute indépendance rédactionnelle.
Découvrez ici l’article précédant dans cette série : Lauréat d’un Prix Rolex, Grégoire Courtine aide des personnes paralysées à remarcher