© EPA/Kim Ludbrook

Viols en RDC : l’erreur des casques bleus

Dans son rapport au Conseil de sécurité, le sous-secrétaire général de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Atul Khare fait état de plus de 500 victimes de viols perpétués entre le 30 juillet et le 2 août en République démocratique du Congo (RDC).

« Les casques bleus ont failli à leur mission en se montrant incapables d’empêcher les viols systématiques » a reconnu mardi un haut responsable de l’ONU.

La plus grande mission de maintien de la paix au monde, la Monusco, est accusée d’avoir ignoré les alertes données par les dirigeants de la communauté plusieurs jours avant que les rebelles rwandais et congolais ne commencent les viols et les pillages à une trentaine de kilomètres seulement de la base de l’ONU.

« Le gouvernement de la RDC est le premier responsable de la sécurité de ses citoyens » a rappelé Atul Khare. « Mais nous avons clairement échoué également. Nos actions ont été insuffisantes, ce qui a eu pour effet des brutalités inacceptables contre les villageois de la région. Nous devons faire mieux »
Le responsable onusien a indiqué que des patrouilles supplémentaires et plus systématiques avaient été mises en place dans la région. Il a également appelé à des sanctions ciblées contre les leaders des groupes responsables de ces exactions.

Face à la généralisation du viol systématique comme arme de guerre en RDC, la représentante spéciale de l’ONU pour la prévention de la violence sexuelle dans les conflits armés, Margot Wallström, a exprimé son inquiétude au Conseil de sécurité. « La triste réalité est que les viols ont été tellement banalisés qu’ils ne suscitent plus nos interventions les plus urgentes ».

Ban Ki Moon tente d’apaiser la polémique au Rwanda

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, s’est rendu hier au Rwanda voisin pour une visite éclair visant à apaiser la polémique atour de la publication d’un rapport de l’ONU qui accuse l’armée rwandaise de possibles crimes de génocide commis à l’encontre des Hutu rwandais réfugiés dans ce pays après le génocide de 1994. Plus d’un million de Hutus rwandais s’étaient alors réfugiés au Congo voisin par crainte de représailles après la prise de pouvoir au Rwanda en juillet 1994 par la guérilla du Front patriotique rwandais (FPR), à majorité tutsi, qui a mis un terme au génocide perpétré contre la minorité tutsie de ce pays.

Le régime du président Paul Kagame, issu du FPR, a très vivement réagi à la publication par la presse de ce rapport et menacé de retirer les 3.550 soldats qu’il a mis à la disposition de l’ONU au Soudan, essentiellement dans la province du Darfour.

E.J

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