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Violences policières : l’Italie condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a condamné mardi l’Italie pour n’avoir jamais poursuivi en justice, ni même identifié, les auteurs de violences policières contre des militants altermondialistes, en marge du sommet du G8 à Gênes en 2001.

Ces violences, qualifiées par Amnesty International de « plus grave violation des droits démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale », avaient notamment débouché sur la mort d’un manifestant de 23 ans.

Les mauvais traitements, lors de l’irruption nocturne de policiers dans l’école Diaz, où étaient hébergés des militants, ont été « infligés de manière totalement gratuite » et sont assimilables à des actes de torture, a estimé la CEDH, donnant raison à l’un des altermondialistes blessés. Le requérant, âgé de 62 ans au moment des faits, avait subi plusieurs fractures, dont il porte encore aujourd’hui les séquelles. Plusieurs responsables policiers avaient été condamnés devant les tribunaux italiens, mais les juges européens ont estimé que cette procédure n’avait pas constitué une « réaction adéquate » des autorités, car seuls avaient été condamnés des membres de la hiérarchie policière.

La CEDH « regrette que la police italienne ait pu refuser impunément d’apporter aux autorités compétentes » son concours pour identifier les auteurs des coups. Cela démontre un « problème structurel » dans la législation italienne, qui doit être modifiée en conséquence, ont demandé les juges européens. Ils ont par ailleurs ordonné aux autorités italiennes de verser 45.000 euros au requérant pour dommage moral. Rome a trois mois pour contester ce jugement.

Les manifestations contre le sommet du G8 à Gênes, en 2001, avaient été marquées par de nombreuses violences. Celles-ci avaient culminé avec la mort d’un jeune contestataire, Carlo Giuliani, tué par un carabinier.

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