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Violences dans l’ouest de la Birmanie: quelque 30.000 déplacés

Le Vif

Quelque 30.000 personnes ont été déplacées par les violences qui ont fait des dizaines de morts depuis octobre dans l’Etat Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie où se concentre la minorité rohingya, a annoncé l’ONU vendredi.

L’armée birmane mène des opérations dans cette région frontalière du Bangladesh, où vivent un grand nombre de membres de la minorité musulmane des Rohingyas, à la suite d’attaques meurtrières début octobre contre des postes de police.

Lundi, l’armée avait annoncé que près de 70 rebelles musulmans avaient été tués en un mois d’affrontements avec les forces de l’ordre dans cette région, mais des militants affirment que le nombre de victimes pourrait être plus élevé.

Les combats se sont intensifiés au cours du week-end dernier, et les médias d’Etat ont fait état de 30 tués en deux jours de combats, à la suite d’une série d’embuscades qui ont forcé les troupes gouvernementales à faire intervenir les hélicoptères de combat.

« Les déplacés sont estimés à quelque 30.000 personnes depuis les attaques du 9 octobre et les opérations qui se sont ensuivies dans l’Etat Rakhine », a affirmé un porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaire de l’ONU (Ocha).

Selon lui, 15.000 personnes auraient fui leurs foyers au cours des seules dernières 48 heures.

L’armée est accusée de graves abus contre la minorité musulmane, du viol des femmes au meurtre de civils. Des accusations difficiles à vérifier de source indépendante, l’accès à la région étant filtré par les autorités et les journalistes interdits.

Ces violences constituent un défi pour Aung San Suu Kyi et son gouvernement, premier exécutif civil en Birmanie depuis des décennies.

La minorité musulmane des Rohingyas (communément appelés « Bengalais » en Birmanie, où ils sont considérés comme des immigrés illégaux du Bangladesh voisin) est forte d’un million de personnes dans cette région de l’Etat Rakhine.

Des dizaines de milliers d’entre eux vivent dans des camps de déplacés depuis des affrontements meurtriers entre bouddhistes et musulmans en 2012.

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