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Venezuela: une chaîne de magasins réquisitionnée pour cause de « guerre alimentaire contre le peuple »

Confronté à une grave crise économique et à des pénuries récurrentes, le président du Venezuela Nicolas Maduro a ordonné la prise de contrôle par les autorités d’une chaîne de magasins accusée de livrer « une guerre alimentaire au peuple ».

« J’ai donné des ordres précis au vice-président (chargé) de la Sécurité et de la souveraineté alimentaire » afin que ces magasins « soient réquisitionnés à l’aube (mardi) », a déclaré lundi soir le président Maduro. S’il a refusé de préciser le nom de la chaîne, qui dispose de 36 établissements vendant des produits alimentaires et d’hygiène dans des quartiers populaires de six villes vénézuéliennes, les médias évoquent le nom des magasins Dia a Dia. Le président socialiste a également ordonné que « soient arrêtés les directeurs et propriétaires de cette entreprise », accusés d’être « impliqués dans une guerre alimentaire contre le peuple ». Cette réquisition intervient dans un contexte difficile pour ce pays pétrolier affecté par la chute des cours du brut, qui importe la quasi-totalité de ce qu’il consomme. Les pénuries d’aliments, de fournitures médicales ou industrielles comme de produits de consommation courante vont grandissant et l’inflation s’établit officiellement à presque 64% par an. Les réquisitions de magasins, d’usines ou d’unités de production agricole sont monnaie courante au Venezuela depuis l’accession au pouvoir, en 1999, d’Hugo Chavez, qui a été l’initiateur d’un vaste plan d’étatisation de l’économie dans le cadre d’une « révolution bolivarienne » qualifiée de « socialisme du XXIe siècle ». Dimanche soir, le président Maduro, élu en avril 2013 à la suite du décès de M. Chavez, avait déjà annoncé l’arrestation pour interrogatoire des dirigeants de la plus importante chaîne de vente de médicaments et de produits d’hygiène du pays, Farmatodo, soupçonnés de dissimuler divers produits. Depuis son arrivée au pouvoir, M. Maduro accuse différents cercles de l’opposition et du monde des affaires de livrer « une guerre économique » à son gouvernement en favorisant artificiellement les pénuries pour fomenter des troubles sociaux.

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