© Tomas Bravo / Reuters

Venezuela : l’élection de Maduro toujours contestée

Stagiaire Le Vif

La controverse autour des résultats de l’élection du nouveau président vénézuélien ne cesse d’enfler depuis dimanche. Officiellement vainqueur, Nicolas Maduro se prépare à être investi demain en tant que successeur d’Hugo Chavez. Son élection reste toutefois contestée par son adversaire, mais également au-delà des frontières du pays.

Selon les résultats officiels de l’élection présidentielle, près de 300.000 voix séparent le vainqueur chaviste, Nicolas Maduro, de son adversaire Henrique Capriles. Mais ce dernier, leader de l’opposition, n’a toujours par reconnu sa défaite et est bien décidé à obtenir un recomptage de l’entièreté des bulletins. Il a obtenu 49,07% des voix, contre 50,66% pour Maduro. Il soupçonne des fraudes et refuse de reconnaître un président qu’il qualifie d' »illégitime ».

Recompter 100% des bulletins

Si un premier recours auprès du Tribunal suprême de justice (la plus haute instance judiciaire du pays) a été rejeté au motif qu’un recomptage manuel des votes était « impossible », Capriles se tourne désormais vers le Conseil national électoral (CNE ). Il demande ainsi au CNE de vérifier l’ensemble des bulletins, des actes de vote et des registres électoraux. D’abord ouvert au recomptage, Nicolas Maduro appelle dorénavant Henrique Capriles à reconnaître sa défaite.

Des doutes au-delà des frontières

S’exprimant hier sur une chaîne de télévision colombienne, Henrique Capriles affirmait que « le monde était tout à fait d’accord pour qu’il y ait une vérification de 100% des bulletins ». A défaut du monde entier, les recours du social-démocrate ont en tout cas le soutien des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat John Kerry se déclarait en faveur d’un « recomptage des voix » tandis que la Maison Blanche, elle, réclamait « un processus transparent et digne de foi pour rassurer les Vénézuéliens ». De leur côté, le Brésil, l’Argentine, le Pérou et l’Uruguay semblent embarrassés par la tournure qu’a prise l’issu du scrutin. Les quatre pays de l’Unasur se réuniront ainsi aujourd’hui afin d' »examiner les récents événements ».

Nicolas Maduro et les Chavistes jettent de l’huile sur le feu

Les partisans de Maduro veulent poursuivre en justice Henrique Capriles. Ils l’accusent d’être responsable de la mort de sept personnes lors d’une manifestation lundi dernier et les responsables politiques ne font rien pour apaiser la situation. Ainsi, le président de l’Assemblée nationale a refusé la parole aux députés de l’opposition, arguant que les députés n’ayant pas reconnu Nicolas Maduro comme président de la République n’ont « pas droit à la parole » tant qu’il présidera l’Assemblée. De son côté, Nicolas Maduro a déclaré se moquer de la reconnaissance des Etats-Unis : « nous avons décidé d’être libres et nous allons être libres et indépendants, avec ou sans vous ».

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