Qatargate union européenne

Qatargate: la justice belge renonce à faire extrader deux suspectes depuis l’Italie

La Belgique a signifié à l’Italie qu’elle renonçait à la procédure du mandat d’arrêt européen pour se voir remettre deux suspectes italiennes dans l’enquête sur le scandale du Qatargate, a annoncé vendredi à l’AFP une source proche du dossier.

Il s’agit de Maria Dolores Colleoni et Silvia Panzeri, respectivement épouse et fille de l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, 67 ans, qui s’est engagé à collaborer avec la justice dans cette enquête au terme d’un accord conclu le 17 janvier avec le parquet fédéral belge. Parallèlement à la série d’interpellations à Bruxelles, toutes deux ont été arrêtées en décembre en Italie dans le cadre des  investigations sur un système présumé de corruption au sein du Parlement européen impliquant le Qatar et le Maroc.

Elles ont d’abord contesté devant les tribunaux italiens leur extradition, mais sont désormais prêtes à être entendues en Belgique, selon cette même source. « Il a été signifié aux autorités italiennes que le mandat d’arrêt européen n’était plus nécessaire, dans la mesure où elles se sont engagées à se rendre en Belgique si la justice belge souhaite les entendre », a déclaré cette source.

Cette semaine, le juge d’instruction belge chargé de l’enquête, Michel Claise, s’est rendu en Italie accompagné d’un magistrat du parquet fédéral. La mission visait à « régler un certain nombre de détails sur ce qu’attend la justice belge et ce que peut offrir la justice italienne », avait indiqué mercredi à l’AFP un porte-parole du parquet fédéral.

Selon la source proche du dossier, la levée du mandat d’arrêt signifiant la fin de leur assignation à résidence en Italie doit être validée par une décision de la justice italienne. Mais l’avocat italien des deux femmes, Angelo De Riso, les a présentées comme déjà libres. « Elles sont évidemment contentes parce qu’elles sont désormais libres », a dit l’avocat cité par l’agence de presse italienne AGI.

Ce scandale a éclaté le 9 décembre avec une demi-douzaine d’interpellations à Bruxelles, et la saisie d’un total d’1,5 million d’euros en espèces dans des sacs ou des valises. Actuellement quatre personnes sont encore incarcérées en Belgique dont l’eurodéputée grecque Eva Kaili -déchue de son mandat de vice-présidente du Parlement- et Pier Antonio Panzeri. Ce dernier, qui fut eurodéputé socialiste de 2004 à 2019 avant se reconvertir en dirigeant d’ONG, s’est engagé en échange d’une peine de prison réduite à informer les enquêteurs sur tout le système de corruption auquel il admet avoir participé, y compris en livrant les identités de ses complices.

Parmi les motivations dans sa décision de devenir un « repenti » -un statut permis par la loi belge-, M. Panzeri souhaitait obtenir la « bienveillance » de la justice belge à l’égard des membres de sa famille, selon son avocat belge. « Il s’inquiétait énormément pour sa femme et sa fille et espère désormais une certaine bienveillance. C’est humain et légitime », avait fait valoir lundi Me Laurent Kennes dans un entretien avec l’AFP.

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