Lloyd Austin et Antony Blinken © Getty

Une quarantaine de pays se réunissent pour renforcer la défense de l’Ukraine

Le Vif

Berlin va autoriser la livraison à Kiev de chars de type « Guepard », a annoncé une source gouvernementale, peu avant une réunion en Allemagne d’une quarantaine de pays destinée à renforcer la défense de l’Ukraine.

Cette annonce, qui doit être officialisée dans la journée par la ministre allemande de la Défense lors de la réunion organisée sur la base américaine de Ramstein, constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’ici par Berlin dans son soutien militaire à Kiev.

Ces blindés, spécialisés dans la défense anti-aérienne, proviendraient des stocks de l’industrie allemande de défense. Leur nombre n’a pas été précisé à ce stade.

Au moment où la Russie vise le contrôle total du sud de l’Ukraine et de la région du Donbass, la réunion sur la base de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne, est destinée à « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes », a déclaré le ministre américain de la Défense Lloyd Austin.

« Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien », a souligné Lloyd Austin au retour d’une visite à Kiev, où il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en compagnie du secrétaire d’Etat Antony Blinken.

Les Etats-Unis, qui fournissent le plus gros de l’aide militaire internationale à l’Ukraine, veulent « leur donner le type de soutien, le type d’artillerie et de munitions qui seront efficaces à ce stade du combat », a précisé le chef du Pentagone lors d’une conférence de presse en Pologne, non loin de la frontière ukrainienne.

Kiev réclame surtout de l’artillerie lourde et des blindés pour tenter de repousser les forces russes dans les vastes plaines du sud et de l’est du pays, mais l’équipement de fabrication russe auquel les forces ukrainiennes ont été formées se raréfie.

Certains pays d’Europe de l’Est qui en ont encore en stock les envoient à Kiev, parfois en échange d’armement américain de nouvelle génération, comme les journalistes accompagnant M. Austin en Pologne ont pu le constater.

Couches-culottes et canons

Le chef du Pentagone et Antony Blinken ont ainsi parlé à la presse depuis un entrepôt où s’empilaient des tonnes d’aide humanitaire et militaire prête à être chargée à bord de camions pour leur transfert vers l’Ukraine.

Non loin des palettes de matériel médical et de couches-culottes devant lesquelles ils étaient filmés étaient empilés des centaines d’obus et de roquettes de fabrication russe, données par des pays qui veulent généralement rester discrets sur leur participation à l’effort de guerre ukrainien.

A l’extérieur, sept véhicules tractant les canons Howitzers, d’une portée de 30 km, attendaient leur transfert, devant des centaines de palettes d’obus et de munitions diverses soigneusement alignées.

Mais cela ne suffit pas et les Etats-Unis, qui au début de l’invasion russe limitaient leurs envois à des armes « défensives », ont commencé à envoyer à Kiev des armement lourds de fabrication américaine, comme des obusiers Howitzers et des véhicules blindés divers.

« Nous discutons avec des collègues d’autres pays pour obtenir le même genre d’armement, et nous recevons des signes précurseurs qui montrent que beaucoup de pays vont se porter volontaires », a assuré le chef du Pentagone.

La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres, et le Royaume Uni a donné des missiles anti-aériens Starstreak et des blindés.

Alliés proches et lointains

La réunion est aussi destinée à assurer la sécurité de l’Ukraine à plus long terme, une fois la guerre terminée.

« Il s’agit surtout de modernisation et de faire en sorte que leur armée soit toujours puissante et capable de fonctionner à l’avenir. Il ne s’agit pas de garanties de sécurité, mais bien de leur dispositif militaire réel », a indiqué vendredi à la presse le porte-parole du Pentagone John Kirby.

Cette réunion ne se déroule pas dans le cadre de l’Otan, même si le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, doit y participer.

Parmi les 40 pays invités, on trouve les alliés européens des Etats-Unis, mais aussi des pays plus lointains comme l’Australie et le Japon qui craignent qu’une victoire russe en Ukraine créée un précédent et encourage les ambitions territoriales de la Chine.

La Finlande et la Suède, pays traditionnellement neutres qui envisagent une adhésion à l’Otan depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, figurent également sur la liste des invités.

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