© AFP

Un ex-leader de l’IRA-Continuité abattu en plein jour à Belfast

Le Vif

La police d’Irlande du Nord a annoncé samedi l’arrestation d’un homme soupçonné d’avoir abattu en plein jour la veille à Belfast un ancien leader républicain de l’IRA-Continuité, groupe dissident de l’ex-Armée républicaine irlandaise aujourd’hui démantelée.

Tommy Crossan, 43 ans, père de six enfants et cinq fois grand-père, a été abattu à bout portant vendredi après-midi, seize ans jour pour jour après les accords de paix du Vendredi Saint, alors qu’il se trouvait dans la guérite d’un dépôt d’essence appartenant à un ami. La police a confirmé samedi midi l’arrestation d’un homme de 26 ans en relation avec le meurtre qui pourrait être un règlement de comptes.

« Mr Crossan était connu des services de police, mais rien ne saurait, peu importe ses antécédents, justifier cet acte barbare », a souligné le détective Jonathan Roberts. « La police travaille sur plusieurs pistes. L’une d’entre elles mène à des personnes ou des groupes qui se considéreraient comme appartenant à des organisations dissidentes », a ajouté le détective.

Tommy Crossan était connu pour être un ancien leader de l’IRA-Continuité avant d’être exclu du groupe il y a quelques années. Ce groupe dissident reste, comme l’IRA-Véritable, opposé au processus de paix qui a conduit au partage du pouvoir entre protestants et catholiques en Irlande du Nord après trente ans de violences interconfessionnelles.

L’IRA, principale milice catholique nord-irlandaise, a, elle, définitivement renoncé en 2005 à la violence dans son combat pour rattacher l’Ulster à la république d’Irlande, après avoir démantelé son arsenal, à la suite des accords de paix du Vendredi Saint en 1998.

L’IRA-Continuité et l’IRA-Véritable continuent à revendiquer périodiquement des attentats. Tommy Crossan avait fait de la prison il y a quelques années pour son implication dans une attaque à main armée d’un commissariat à Belfast en 1998 qui avait causé la mort de plusieurs policiers.

Le meurtre de Tommy Crossan a été condamné par l’ensemble de la classe politique. « La petite minorité qui persiste à terroriser la communauté doit comprendre qu’on ne la laissera pas ramener l’Irlande du Nord dans les jours sombres du passé », a souligné le Premier ministre Peter Robinson, protestant.

« Le processus de paix est d’une solidité à toute épreuve et toute personne censée condamne et rejette les actes commis par ceux qui sont derrière ce meurtre », a ajouté le vice-Premier ministre Martin McGuinness, ancien dirigeant de l’IRA catholique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire