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Un ancien pilier du régime Kadhafi arrêté en Mauritanie

Abdallah al-Senoussi, ex-chef des services de renseignement libyens, est accusé par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité, par la France de participation à l’attentat du vol UTA 772, par Tripoli de détournements de fonds.

La Cour pénale internationale (CPI), la France et la Libye ont demandé l’extradition du colonel libyen Abdallah al-Senoussi, ex-chef des renseignements de Mouammar Kadhafi, accusé de multiples crimes et arrêté à Nouakchott, où il continuait d’être entendu ce dimanche par la police mauritanienne.

La Mauritanie a reçu de la CPI et de la France deux demandes en ce sens. Interpol a ensuite relayé la demande libyenne d’arrestation pour extrader cet ancien pilier du régime de Kadhafi.

Interpol a envoyé à ses 190 pays membres une demande d’arrestation pour extradition, à la requête de Tripoli. Cette demande vise différentes fraudes, dont « le détournement de fonds publics et l’abus de pouvoir pour un bénéfice personnel ».

Elle s’ajoute à une précédente demande visant le colonel, émise à la requête de la CPI pour « crimes contre l’humanité ».

Tripoli avait annoncé samedi avoir demandé à la Mauritanie l’extradition d’al-Senoussi, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport de Nouakchott à son arrivée de Casablanca (Maroc) par vol régulier, avec un faux passeport malien.

Selon le responsable mauritanien de la sécurité, « la Libye ne s’est pas encore manifestée », mais Nouakchott attend « la visite d’une délégation du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir à Tripoli) à une date non encore précisée ».

La CPI a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ancien beau-frère de Kadhafi le 27 juin 2011, l’accusant d’avoir commis « des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’humanité » dès le début de la révolte anti-Kadhafi à la mi-février 2001.

Paris rappelle qu’al-Senoussi fait « l’objet d’un mandat d’arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772, qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français » en s’écrasant au Niger.

La Libye, selon son ministre de la Justice, est capable de lui offrir un procès équitable pour les crimes dont il est accusé dans son pays. « Nos tribunaux sont très bons, particulièrement à Tripoli et nous sommes à même de le juger conformément aux normes internationales », a assuré Ali Hmida Achour.

Amnesty International a toutefois dit en douter et a souhaité que le ressortissant libyen soit remis à la CPI.

La Mauritanie ne compte pas parmi les 120 pays parties à la CPI. Ce n’est pas forcément rédhibitoire. Le mandat d’arrêt de la CPI résulte d’une résolution du 26 février 2011 du Conseil de sécurité de l’ONU qui, elle, s’applique à la Mauritanie.

Levif.be, avec Lexpress.fr

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