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Un an après, retour à la misère pour les 33 mineurs chiliens

Il y a bientôt un an, le 5 août 2010 dans l’après-midi, un éboulement souterrain dans la mine de San José emprisonnait 33 mineurs à 700 mètres sous terre. Après 69 jours, ils sont sortis de leur prison souterraine sous les feux des projecteurs des médias du monde entier. Mais un an après le début de leur calvaire, que sont-ils devenus ?

A leur sortie, de nombreux cadeaux sont promis aux 33 rescapés de la mine de San José : maillots dédicacés par des joueurs de football mondialement reconnus, Ipods dernier cri offerts par Apple, 10.000 dollars à chacun par le chanteur chilien reconverti dans les affaires Leonardo Farkas, etc. Les médias ne sont pas en reste et négocient des interviews exclusives à prix d’or.

Le gouvernement promet de grosses indemnités et le président chilien Piñera affirme face à la presse qu’il fera tout pour qu’un tel accident de se reproduise plus. Au moment de leur sortie, il semble que les 33 « héros » ne seront plus jamais obligés de travailler et pourront tirer un profit de leur terrible histoire…

Le retour à la réalité

Et pourtant, presqu’un an après le début de leur aventure, la vie des 33 mineurs chiliens n’a pas tellement changé. Loin de toute l’attention qui leur a été portée à leur sortie, les 33 mineurs vivent pour la plupart toujours dans la misère et n’ont pas changé de mode de vie.

Au-delà des séquelles physiques, leur expérience souterraine laisse un impact psychologique qu’ils trainent pour la plupart comme un boulet. Et ceux qui en sont capables continuent de travailler dans les mines. Mario Sepulveda, un des rescapés, avait déclaré peu après sa sortie : « Je suis né mineur, je mourrai mineur ».

Mais le retour au travail est difficile, de même que le retour à la maison auprès de leurs proches. Près de la moitié du groupe est toujours sous ordonnance médicale, alternant antidépresseurs le jour et somnifères la nuit. L’alcool et la drogue font également partie de leurs vies, c’est ce que rapporte la journaliste canadienne Claire Martin.

Et pour tous les autres mineurs du Chili, le constat est sans appel. La promesse faite par Sebastián Piñera est loin d’être tenue, rien n’a été fait pour améliorer la sécurité dans les mines chiliennes. De nombreux mineurs ont encore perdu la vie cette année.

Une cérémonie religieuse sera célébrée à l’initiative des mineurs eux-mêmes ce vendredi 5 août à Copiapo, ville où résident la moitié des rescapés.

Amalia Renard (stg)

69 jours dans le noir

Le 5 août 2010, un groupe de 33 mineurs chiliens se retrouve coincé à près de 700m de profondeur après un éboulement. Le groupe parvient à se réunir au sein d’un abri conçu pour les accidents, où ils trouvent quelques vivres. En surface, les secours tentent de sortir les 33 hommes de leur prison.

Les efforts sont vains et les espoirs s’amenuisent au fil des heures et des jours qui passent. Jusqu’à ce que 17 jours plus tard, un contact puisse être établi. Le message griffonné sur un bout de papier et remonté à la surface est clair : « Nous allons bien, les 33 dans le refuge. » S’ensuit une course contre la montre, un plan d’action gigantesque ayant pour but de les sortir de là au plus vite.

Et enfin, le 13 octobre 2010, les 33 mineurs sont hissés un par un à la surface. Plus de 600 mètres de remontée, interminable pour les familles qui attendent depuis maintenant 69 jours… Les proches ne sont alors pas les seuls à attendre le retour des « héros » nationaux, le monde entier a les yeux rivés sur San José.

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