
Ukraine: une prudence de Sioux pour l’Europe
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a salué jeudi soir une réunion « contre toute attente très agréable », sans « conflits et controverses intempestifs ». Le président du Conseil européen Donald Tusk a pour sa part accueilli avec prudence les progrès enregistrés à Minsk (Bélarus) entre la Russie et l’Ukraine.
« Nous affichons un soutien prudent: ce qui a été couché sur papier doit être respecté dans les faits », a déclaré Donald Tusk à l’issue de la réunion informelle des chefs d’Etat et de gouvernement. « C’est tout l’ordre et l’équilibre politique mis en place depuis 1989 qui est en jeu », a-t-il souligné. La situation entre l’Ukraine et la Russie a occupé l’essentiel des débats, d’abord en présence du président ukrainien Petro Porochenko, invité pour la troisième fois en quelques mois à une réunion des dirigeants européens, puis, lors d’un second tour de table, entre Etats membres uniquement. Le président ukrainien s’est montré favorable à un maintien de la pression sur la Russie et son président Vladimir Poutine. Les dirigeants européens n’ont pas décidé de nouvelles sanctions à l’égard de personnalités russes, mais ils n’ont pas non plus reporté l’entrée en vigueur – lundi – d’un train de sanctions adopté auparavant. Le Premier ministre belge, Charles Michel, a salué l’accord intervenu entre Kiev et Moscou, tout en restant prudent. « C’est un accord qui donne un élan à la solution politique », a-t-il commenté, pointant parmi les problèmes restants le fait que le cessez-le-feu n’entrera en vigueur que dimanche. « Nous allons avec prudence, au rythme des Sioux », a déclaré Jean-Claude Juncker, qui a annoncé la relance des entretiens trilatéraux (avec la Russie et l’Ukraine) en matière d’énergie. Ces entretiens devraient prévenir pour l’hiver prochain les tensions qui étaient apparues entre Moscou et Kiev.