Photo de Mahmut Serdar Alakus/Anadolu Agency via Getty Images

Turquie, Syrie, Irak…: la Terre continue de trembler dans à l’est de la Méditerranée

Après la frontière libano-israélienne, c’est au tour de l’Irak d’être secoué par un tremblement de terre.

La Terre continue de trembler dans l’est de la Méditerranée, plus de deux semaines après les séismes qui ont fait au dernier bilan au moins 48.000 morts en Turquie et en Syrie.

Mercredi à l’aube, un séisme de magnitude 4,4 a secoué la partie orientale de la Méditerranée proche de la frontière libano-israélienne, a fait savoir l’institut sismologique américain USGS. Environ une heure plus tard, c’était au tour de l’Irak à être secoué par un tremblement de terre, cette fois de magnitude 4,6. En Turquie également, on a ressenti une secousse. Aucune mention de victime n’a cependant encore été rapportée.

Des mois

Les répliques de tremblements de terre peuvent durer des mois mais en s’espaçant au fil temps, disent les experts. « Les répliques sont un processus physique bien connu et tout à fait ‘normal' », selon le sismologue Yann Klinger, directeur de recherche CNRS au sein de l’équipe de tectonique de l’Institut de physique du globe de Paris.

Un séisme est une rupture qui déstabilise dans son sillage toute la ligne de faille. Chaque séisme produit ses répliques, qui sont des « réajustements du système autour de la faille », analyse Rémy Bossu, sismologue et secrétaire général du Centre Sismologique euro-méditerranéen (EMSC – organisme scientifique qui collecte les données sismologiques dans 55 pays).

Ce réajustement peut s’étaler sur des semaines, voire des mois. « Plus le séisme est fort, plus ça va durer longtemps », souligne l’expert, citant le tremblement de terre de 2015 au Népal. Et il est parfois difficile d’y « mettre un point final ». 

Le phénomène se produit en cascade, chacune des grosses répliques ayant elle-même son propre jeu de répliques. « On a une sorte de règle empirique selon laquelle pour un séisme de magnitude 7, on peut s’attendre en moyenne à une réplique de (magnitude) 6, une dizaine de 5, une centaine de 4, etc. », explique Yann Klinger.

Statistiquement, les répliques les plus fortes surviennent dans les trois jours suivant le tremblement de terre – celui du 6 février, d’une magnitude de 7,8, a été suivi d’une puissante réplique de 7,5. Mais si la magnitude a tendance à diminuer au fil du temps, « ce n’est pas systématique, et malheureusement on ne peut pas exclure de voir une réplique de 6 dans six mois », souligne Rémy Bossu. Ce qui est vérifié en revanche, c’est que le nombre de répliques décroît au cours du temps, selon la loi d’Omori définie par un scientifique japonais à la fin du XIXe siècle.

Danger

Cette décroissance en nombre est déjà nette en Turquie. « Aux premières heures après le séisme, le taux de répliques était tellement élevé qu’on n’était même pas capable de détecter les répliques de 4″, raconte Rémy Bossu. Les secousses restent dangereuses, notamment parce qu’elles touchent des bâtiments déjà endommagés. Le scientifique ajoute, « Nerveusement, c’est très difficiles pour les gens parce qu’ils ne sont jamais au repos ».

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