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Tensions Ukraine-Russie: Macron, Merkel et Zelensky vont s’entretenir

Le Vif

Emmanuel Macron et Angela Merkel vont s’entretenir vendredi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui réclame l’adhésion de son pays à l’Otan et l’UE alors que les tensions vont croissant avec Moscou sur fond de concentration de troupes russes à la frontière ukrainienne.

Le président ukrainien « sera reçu à déjeuner par le président Macron et ils auront dans la foulée une visioconférence avec Mme Merkel », a précisé jeudi la présidence française.

Cette réunion se tient alors que l’Ukraine affirme être sous la menace d’une action armée de Moscou et réclame à cor et à cri de pouvoir entrer dans le giron de l’Alliance atlantique et de l’UE.

« Nous ne pouvons pas rester indéfinement dans la salle d’attente de l’UE et de l’Otan », a déclaré Volodymyr Zelensky dans une interview au quotidien français Le Figaro diffusée jeudi soir.

« Le moment est venu de passer la vitesse supérieure, de nous inviter à rejoindre l’UE et l’Otan », a-t-il insisté, en dénonçant une « violente agression » russe à l’encontre de son pays.

La Russie a déployé ces dernières semaines des dizaines de milliers de soldats à la frontière avec l’Ukraine et en Crimée, péninsule qu’elle a annexée en 2014.

Kiev craint que Moscou ne cherche à la pousser à la faute pour tenter de justifier une opération armée.

La Russie affirme pour sa part mener des « exercices militaires » en réponse aux actes « menaçants » de l’Otan et dénonce des « provocations » ukrainiennes.

Des paroles aux actes

Les Occidentaux appellent quant à eux Moscou à cesser ses « provocations » et à engager une « désescalade ».

Parallèlement, les violences ont repris depuis le début de l’année dans le conflit avec les séparatistes prorusses en Ukraine, dont le Kremlin est considéré comme le principal parrain militaire, malgré ses dénégations.

Ce conflit a fait plus de 13.000 morts depuis 2014 et près d’un million et de demi de personnes ont été déplacées.

Volodymyr Zelensky en appelle en particulier à son homologue français, qui se pose en chantre de l’Union européenne. « Il est temps d’arrêter de parler et de prendre des décisions », a-t-il martelé.

« Si nous appartenons à la même famille, nous devons vivre ensemble. Nous ne pouvons pas sortir ensemble pour toujours, comme d’éternels fiancés, il faut légaliser nos relations », a-t-il lancé.

Une adhésion à l’Otan paraît toutefois très éloignée au vu de l’hostilité de la Russie à un tel scénario et des réticences de nombre d’Etats membres de l’Alliance, dont la France, de crainte de provoquer Moscou.

Quant à l’entrée dans l’UE, elle reste tout aussi hypothétique. « On peut soutenir l’Ukraine (..) mais ça ne veut pas dire adhésion, ce n’est pas une perspectice sérieuse », a estimé le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune jeudi sur radio J.

Sanctions contre Moscou

Dans ce conflit non réglé depuis 2014, Paris et Berlin ont un rôle de médiateur dans le cadre du dialogue quadripartite avec la Russie et l’Ukraine (appelé « format Normandie »).

« Tout le travail que nous faisons est pour éviter l’escalade, faire descendre les tensions », a souligné l’Elysée, jugeant « la souveraineté de l’Ukraine menacée ».

Pour le président ukrainien, le processus de Normandie est « à l’arrêt », car la Russie « bloque tout », même si « Emmanuel Macron est capable de le maintenir en respiration artificielle ».

La porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a de son côté appelé l’Allemagne et la France à « arrêter de participer à la campagne de propagande autour des mouvements de troupes russes qui ne menacent personne ».

Selon elle, Paris et Berlin doivent au contraire « inciter Kiev à la désescalade ».

La rencontre tripartite de vendredi survient alors que Moscou est par ailleurs mis sous pression par la nouvelle administration américaine de Jo Biden.

Le gouvernement américain a annoncé jeudi une série de sanctions financières sévères contre la Russie et l’expulsion de dix diplomates russes, qui risquent de compliquer la proposition de Joe Biden d’un sommet avec Vladimir Poutine.

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