Une femme et un jeune homme marchent dans les ruines du tremblement de terre, à Hatay, en Turquie.

Séisme en Turquie et Syrie: 37.500 morts et encore quelques sauvetages inespérés

Une semaine après le séisme qui a touché la Turquie et la Syrie, sept personnes ont encore pu être dégagées vivantes la nuit de dimanche à lundi.

Les sauveteurs ont extirpé davantage de survivants des décombres, une semaine après le puissant séisme qui a fait plus de 35.000 morts en Turquie et en Syrie, selon un bilan appelé encore à s’aggraver d’après l’ONU. Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, estime qu’il y a au moins 50 000 morts. Les sauvetages semblent inespérés, bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe. Et pourtant…

Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes, selon la presse turque. Âgé de sept ans, Mustafa est sorti indemne des gravats dans la province de Hatay, dans le sud-est de la Turquie, tandis que Nafize Yilmaz, 62 ans a été libérée à Nurdagi, également dans la province de Hatay, a rapporté l’agence de presse nationale Anadolu tôt lundi. Tous deux étaient restés bloqués pendant 163 heures avant d’être secourus dimanche. Un membre d’une équipe de secouristes britanniques a publié une vidéo sur Twitter dimanche montrant un sauveteur emprunter un tunnel créé dans les ruines de cette même ville et en ressortir un Turc, bloqué pendant cinq jours.

https://twitter.com/troy_dalio/status/1624866546571964417

Et dans la ville méridionale de Kahramanmaras, proche de l’épicentre du séisme, des excavateurs creusaient et fouillaient les ruines, pendant que des sinistrés, blottis autour d’un feu, attendaient des nouvelles de leurs proches.

Recherche de survivants

Au total, 34.717 personnes travaillent aux recherches de survivants actuellement, a déclaré le vice-président turc Fuat Oktay à la presse locale. Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences étudiantes et 400.000 évacuées de la région, a-t-il ajouté.

La situation est particulièrement complexe en Syrie, où Bab-al Hawa, dans le nord-ouest, reste le seul point de passage opérationnel depuis la Turquie vers les zones rebelles, ravagées elles aussi par le séisme. Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris d’urgence à l’aide de bâches en plastique, ainsi que des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi la frontière. Une aide insuffisante, a admis l’ONU.

« Jusqu’à présent nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie« , a reconnu le chef de l’agence humanitaire de l’ONU Martin Griffiths. « Ils se sentent à juste titre abandonnés » et il faut « corriger cet échec au plus vite ».

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a rencontré le président syrien Bachar al-Assad dimanche à Damas, assurant que ce dernier s’était montré prêt à envisager l’ouverture de nouveaux points de passages pour acheminer l’aide aux zones rebelles. Il a indiqué « être ouvert à l’idée d’envisager des points d’accès transfrontaliers pour cette urgence », a affirmé M. Tedros à des journalistes.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d’aide ont jusqu’à présent atterri dans le pays et d’autres sont attendus dans les heures et jours à venir, en provenance notamment d’Arabie saoudite.

Bilan mouvant

Le bilan du violent séisme qui a frappé le 6 février la Turquie et la Syrie s’élève lundi matin à 35.225 morts, selon les derniers bilans officiels. 

Le tremblement de terre de magnitude 7,8 a fait 31.643 morts dans le sud de la Turquie, a annoncé lundi l’Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3.581 morts en Syrie. L’ONU a indiqué dimanche que le bilan pourrait encore « doubler ».

Sur le front diplomatico-humanitaire, la Turquie et la Grèce ont mis en sourdine leur longue rivalité historique, avivée par des contentieux territoriaux, économiques et migratoires, au profit de la solidarité.

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