© belga

Red Kite: le gouvernement met fin à la présence militaire belge à Islamabad

Le gouvernement fédéral a décidé jeudi de mettre fin à la présence militaire belge à Islamabad, la capitale pakistainaise, où un détachement composé d’une centaine de militaires et de deux avions de transport C-130 Hercules avait été maintenu après l’évacuation de plus de 1.400 personnes de Kaboul après le retour au pouvoir des talibans, ont annoncé les trois départements concernés.

« Ce jeudi 2 septembre 2021, le gouvernement a décidé que la présence de la Défense et de ses deux avions de transport C-130 dans la capitale pakistanaise Islamabad dans le cadre de l’opération Red Kite n’était plus nécessaire », ont indiqué les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Sophie Wilmès et Ludivine Dedonder, ainsi que le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, dans un communiqué commun.

Le détachement composé de plus de 100 militaires et les deux avions de transport, qui étaient restés à Islamabad en tant qu’unité de réserve à la demande du gouvernement, rentrent en Belgique, précise le texte.

Il ajoute que la Défense continuera à déployer son réseau existant d’officiers de liaison et d’attachés de Défense « pour suivre l’évolution de la situation en Afghanistan « et « maintenir les contacts avec nos partenaires tels que l’Allemagne, les États-Unis, la France et les Pays-Bas ».

Selon Mmes Wilmès (MR) et Dedonder (PS) ainsi que M. Mahdi (CD&V), les officiers de liaison et les attachés de Défense, compte tenu de leur position et de leur lien direct avec les pays concernés, sont « les mieux placés » pour suivre leurs décisions, leurs actions et rendre compte de la situation au gouvernement.

La situation en Afghanistan a été discutée jeudi par les ministres européens de la Défense au cours de la réunion ministérielle informelle qui se tenait à Brdo en Slovénie. Ce sujet sera également discuté ce jeudi soir et vendredi par les ministres européens des Affaires étrangères lors des réunions à Brdo.

L’opération NEO (« non-combatant evacuation operation », ndlr) Red Kite – littéralement cerf-volant rouge en référence à ce jeu interdit sous un précédent règne des talibans) avait été lancée le 16 août dernier par le gouvernement, au lendemain de la prise de la capitale afghane par les talibans et leur retour au pouvoir, au terme d’une offensive éclair entamée en mai à la faveur du début du retrait des forces américaines et de l’Otan.

Elle a mobilisé jusqu’à près de 200 militaires, dont une partie s’est déployée sur l’aéroport Hamid Karzaï de Kaboul, alors qu’Islamabad servait de base arrière. Elle a permis d’exfiltrer, dans des conditions qualifiées d' »extrêmement difficiles », 1.416 personnes à bord de 23 vols de C-130 entre les deux capitales. Neuf vols – la plupart assurés par la compagnie civile Air Belgium – ont ensuite été organisés entre Islamabad et l’aéroport militaire de Melsbroek. Parmi les passagers se trouvaient 503 Belges avec des membres de leur famille. 496 enfants ont été évacués, soit 45% du total alors que d’autres personnes ont également été exfiltrées parce qu’elles étaient en « danger aigu » face à la menace des talibans en raison de leurs activités passées ou de leur profil.

Une soixantaine de militaires ayant participé à l’opération et principalement à Kaboul sont déjà rentrés samedi aux petites heures en Belgique, accueillis par les principaux responsables du ministère de la Défense.

« L’opération Red Kite prend fin avec le retour des derniers militaires d’Islamabad. Les militaires et tout le personnel impliqué ont montré, une fois de plus, qu’ils peuvent travailler dans des conditions difficiles et dangereuses pour protéger les intérêts de notre pays et de sa population. Pour cela, ils méritent plus que jamais reconnaissance et respect. La Défense reste prête à agir sur décision du gouvernement », a souligné Mme Dedonder, citée par le communiqué.

« Les Affaires étrangères continuent de suivre la situation de près et de manière constante. Nous continuons aussi à travailler avec nos partenaires pour dégager des solutions permettant le retour des personnes sous protection de la Belgique. Nous plaidons au niveau européen pour que ces solutions soient structurées et coordonnées », a pour sa part affirmé la vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès.

M. Mahdi a abondé dans le même sens, assurant que « même après cette opération, nos services continueront à travailler ensemble et à suivre de près la situation en Afghanistan ». « Tous nos collaborateurs sur le terrain et en Belgique ont fait et continuent à faire tout leur possible pour aider toute personne ayant des questions », a-t-il ajouté.

Contenu partenaire