Cérémonie funéraire en l'honneur d'Etienne Tshisekedi à la basilique Koekelberg, le 9 février 2017 © Belga

RDC: polémique sur le coût jugé excessif de la construction du mausolée d’Etienne Tshisekedi

Le Vif

La polémique enfle en République démocratique du Congo (RDC) sur une décision attribuée à la présidence – désormais occupée par l’ex-opposant Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo – de débourser 2,5 millions de dollars pour la construction d’un monument en mémoire du père du chef de l’Etat, l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba, dont le corps se trouve toujours dans un funérarium bruxellois, plus de deux ans après son décès.

Selon un document circulant sur les réseaux sociaux, le directeur de cabinet du nouveau président, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi, a instruit les ministres du Budget et des Finances du gouvernement sortant – la nouvelle équipe issue des élections générales du 30 décembre dernier n’a pas encore été mise en place – de mettre à la disposition de la société Meko un acompte de 500.000 dollars sur un montant global de 2,5 millions pour la construction d’un monument à la mémoire d’Etienne Tshisekedi. « L’affaire commence à faire grand bruit. Certains estiment que ce montant est tout simplement excessif », rapportait lundi Radio France Internationale (RFI).

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) s’est montré le plus virulent, n’hésitant pas à dresser un parallélisme avec la pauvreté dans laquelle vivent de nombreux Congolais dans un climat de crise sociale généralisée.

M. Tshilombo avait promis lors de son discours d’investiture, le 24 janvier le rapatriement de la dépouille de son père pour des obsèques dignes de son rang. Le vieil opposant – qualifié de son vivant tantôt de « Sphynx de Limete (un quartier de Kinshasa), tantôt de « Lider maximo » – est décédé à Uccle le 1er février 2017 à l’âge de 84 ans des suites d’une embolie pulmonaire. Sa dépouille est conservée depuis lors dans un funérarium d’Ixelles, au prix de 50 euros par jour, selon la presse belge.

Le rapatriement du corps a fait l’objet, mais en vain, avant les élections générales du 30 décembre dernier, d’intenses marchandages entre le camp du désormais ex-président Joseph Kabila et la famille « politique », l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), et « biologique » du défunt. Le « président » Tshisekedi devait en vertu de cet accord, être enterré dans la périphérie de la ville de Kinshasa, à N’sele (dans la grande banlieue est de la capitale congolaise, ndlr), dans une concession familiale ». Selon RFI, les travaux de construction du caveau ont débuté.

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