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Qui se cache derrière le groupe international de journalistes ICIJ ?

Le Vif

Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui a coordonné l’opération « Panama Papers » mettant en lumière un vaste système d’évasion fiscale, est un collectif de journalistes, auteur d’enquêtes retentissantes sur les paradis fiscaux.

Basée à Washington, l’organisation regroupe 190 journalistes originaires de plus de 65 pays. L’enquête « Panama Papers », révélée dimanche, a été réalisée par plus de 100 journaux à partir de 11,5 millions de documents.

Cette gigantesque opération recense les avoirs dans les paradis fiscaux de 140 responsables politiques et personnalités de premier plan, parmi lesquels figurent les cercles rapprochés des présidents russe Vladimir Poutine, chinois Xi Jinping, syrien Bachar al-Assad ainsi que les footballeurs Michel Platini et Lionel Messi.

Fondé en 1997 par le journaliste américain Charles « Chuck » Lewis, l’ICIJ est une organisation non-gouvernementale qui coordonne des enquêtes transfrontalières couvrant des domaines tels que la corruption, les activités criminelles internationales et l’évasion fiscale.

Dirigée par le journaliste australien Gerard Ryle, l’équipe est assistée par des avocats et des experts, et fournit des données en temps réel à la presse dans le monde entier. Gerard Ryle avait émigré aux Etats-Unis en 2011 après avoir reçu un disque dur truffé de données secrètes.

Enquêtes retentissantes

Organisation à but non lucratif, l’ICIJ est financée par des dons émanant de fondations caritatives et du privé, indique son site.

Parmi les enquêtes les plus retentissantes menées par l’organisation figure l' »Offshore leaks ». Sur le modèle de Wikileaks, l’enquête avait permis de mettre au jour en avril 2013 une sorte de « who’s who » des paradis fiscaux dans le monde. Un grand nombre de personnalités avaient été éclaboussées par ces révélations. Gerard Ryle avait fait appel à un réseau de grands journaux à travers le monde et à une centaine de journalistes pour l’aider à recouper les informations contenues dans quelque 2,5 millions de fichiers.

En janvier 2014, le collectif a réussi un nouveau coup d’éclat en dévoilant les placements de près de 22.000 riches clients de Chine populaire ou de Hong Kong dans des sociétés « offshore ». On y trouvait des millionnaires du monde des affaires mais également de nombreux membres de l’élite politique du régime communiste, tels que des proches de l’actuel chef de l’Etat, Xi Jinping, de l’ex-président Hu Jintao, de l’ancien dirigeant Deng Xiaoping ou encore de l’ex-Premier ministre Wen Jiabao. Publiées simultanément en une du Monde, du Guardian ou d’El Pais, ces révélations étaient le fruit de six mois d’enquête coordonnée dans le plus grand secret.

En novembre 2014, grâce aux informations obtenues par l’ICIJ, un nouveau scandale d’évasion fiscale était mis au jour, le LuxLeaks. S’appuyant sur quelque 28.000 pages de documents, une quarantaine de journaux ont révélé qu’entre 2002 et 2010, le Luxembourg avait passé des accords fiscaux avec 340 multinationales, dont Apple, Amazon, Ikea, Pepsi, Heinz, Verizon et AIG, afin de minimiser leurs impôts.

Plus récemment, en février 2015, le collectif a percé à jour le système d’évasion fiscale orchestré par la filiale suisse de la banque britannique HSBC, assurant qu’elle avait aidé certains de ses clients à cacher des milliards de dollars pour leur éviter de payer des impôts. Cette enquête, baptisée SwissLeaks, a été réalisée sur la base de fichiers de la banque, volés en 2007 par un ancien employé, et qui contiennent des informations sur plus de 100.000 clients.

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