Rassemblement contre le TTIP à Amsterdam le 10 octobre 2015. © AFP

Quelque 600 manifestants ont tenté d’encercler le sommet européen à Bruxelles

Les manifestants dénoncent le renforcement du pouvoir des multinationales via les accords de libre-échange (TTIP, CETA, TISA comme ACE), les violations des droits humains à travers les politiques migratoires, les paradis fiscaux, les politiques qui détruisent le climat, l’agro-business et les politiques d’austérité qui se traduisent par le dumping social ou les bas salaires.

Dans le cadre de l’encerclement avorté du sommet européen à Bruxelles, plusieurs sites du quartier européen ont été pris d’assaut par les manifestants vers 14h00, jeudi. Ils ont été dispersés par la police. Les forces de l’ordre ont procédé à 105 arrestations. Vers 16h40, la rue Belliard était rouverte à la circulation. Un groupe de 150 manifestants a décidé de rejoindre à pied les casernes de la police situées à Etterbeek, bloquant au passage la rue du Trône.

Selon l’estimation du porte-parole de la zone de police Bruxelles-Ixelles Christian De Coninck, environ 600 manifestants ont participé aux actions visant à l’encerclement du sommet européen. La police a procédé à 104 arrestations administratives et une arrestation judiciaire pour port d’arme prohibé, à savoir un couteau. « L’objectif était d’empêcher le blocage de l’entrée des dirigeants européens au sommet », a confié le commissaire.

Les manifestants dénoncent le renforcement du pouvoir des multinationales via les accords de libre-échange (TTIP, CETA, TISA comme ACE), les violations des droits humains à travers les politiques migratoires, les paradis fiscaux, les politiques qui détruisent le climat, l’agro-business et les politiques d’austérité qui se traduisent par le dumping social ou les bas salaires. Ces manifestants estiment que la gouvernance économique de l’Union européenne est un échec et que les orientations politiques décidées ces dernières années portent atteinte aux droits sociaux et à la démocratie.

Les marcheurs partis du musée du tram à 10h00 sont arrivés vers 13h00. La délégation italienne porte des gilets de sauvetage. Un marcheur espagnol de 68 ans estime pour sa part que la situation en Espagne est inquiétante: « Les jeunes espagnols doivent migrer en Europe pour trouver du travail. » Un syndicaliste espagnol de 43 ans ajoute que « les politiques de santé comme la privation des hôpitaux ont frappé les gens précaires, qui ont difficilement accès aux soins ». Un représentant du groupe de la CGSP se dit déçu des discussions de ce jeudi midi avec la ministre de la Santé Maggie De Block, concernant le financement des services publics de santé: « On va entrer dans un système de soins de santé de classes. Les gens aisés pourront se faire soigner dans des cliniques privées, mais les hôpitaux publics n’auront plus de moyens. »

Les messages sont multiples. Des féministes de Vie féminine défendent que les restrictions économiques touchent en premier lieu les femmes. « On ne veut pas d’un traité de libre-échange qui nivelle vers le bas les normes sociales et environnementales », explique encore un jeune d’Ecolo J. « On est là depuis 10 à 15 ans et on veut pouvoir travailler », revendique de son côté un membre de la Voix des sans-papiers. « Il n’y a pas de vraie politique migratoire. On est exploité au noir. C’est une nouvelle forme d’esclavage ». Un groupe de jeunes activistes français va jusqu’à réclamer l’abolition des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires.

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