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Quatre morts dans une fusillade devant un collège juif à Toulouse

Un adulte et trois enfants, âgés de 3 à 10 ans, ont été abattus lundi devant le collège juif Ozar Hatorah de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, soulevant une immense émotion en France.

C’est en tout début de matinée que le drame s’est produit à proximité du collège Ozar Hatorah. Selon tous les témoignages recueillis sur place, un homme à scooter a ouvert le feu sur des parents et leurs enfants. Un professeur de religion de 30 ans, ses enfants de 3 et 6 ans, et un autre enfant de 10 ans, ont été tués. Outre les morts, la fusillade a fait un blessé grave, a déclaré le procureur de la République de Toulouse.

Le tueur de Toulouse « a tiré sur tout ce qu’il y avait en face de lui, enfants et adultes, et des enfants ont été poursuivis à l’intérieur de l’école », a dit à la presse le procureur Michel Valet.

Cette tuerie, qui a suscité l’effroi dans le pays, est la première de ce genre visant des juifs en France depuis l’attentat de la rue des Rosiers à Paris qui avait fait 6 morts en 1982 dans un restaurant bien connu du quartier juif de la capitale.

Le ministère de l’Intérieur a immédiatement ordonné un « renforcement de la surveillance » autour des écoles juives du pays, puis autour de tous les lieux confessionnels.

La communauté juive de France, la première en Europe avec 500.000 à 700.000 membres selon les estimations, a exprimé son horreur. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Richard Prasquier a fait savoir qu’il se rendait sur place en compagnie du président de la République. L’ambassadeur d’Israël était aussi attendu sur place.

Similitudes avec les attaques visant des militaires Selon les témoignages et les rapprochements effectués par les enquêteurs, ce serait le troisième crime d’un homme opérant à scooter après deux attaques visant des militaires à Toulouse et dans la ville voisine de Montauban, qui ont fait trois morts, trois soldats d’origine maghrébine. Un quatrième parachutiste, du 7e régiment de génie parachutiste, est toujours hospitalisé, entre la vie et la mort. Le tueur de Toulouse était muni de 2 armes, dont une de même calibre (11,43) que pour les militaires, selon des sources policières.

Le président Sarkozy et le ministre de l’Intérieur Claude Guéant ont évoqué des « similitudes » entre ces affaires. L’homme est arrivé à moto (ou à scooter), a utilisé une arme, sans doute du 9 mm, à l’extérieur du collège. Il a tiré sur un homme, puis son arme s’est enrayée. Il est alors entré dans l’établissement, où il a eu recours à une autre arme, de calibre 11,43 cette fois, et a tiré sur des enfants, ont affirmé des sources policières.

Depuis la fin de la semaine dernière, la police redoutait une nouvelle attaque du mystérieux tireur qui opère à scooter et n’hésite pas à tirer en plein jour dans des lieux très fréquentés.

Antisémitisme brutal

Dans la rue Dalou à Toulouse, où se trouve le collège, de nombreux parents ou proches, souvent en pleurs, attendaient d’avoir des nouvelles. « Quelle explication ? On est dans l’antisémitisme brutal ignoble », lançait un parent d’élève, Charles Bensemhoun. Une femme à ses côtés se lamentait: « maintenant, ils tirent sur des enfants ».

Les autorités israéliennes ont également très rapidement réagi. « Nous sommes horrifiés par cette attaque et nous faisons confiance aux autorités françaises pour faire toute la lumière dans ce drame et traduire les responsables de ces meurtres en justice », a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Yigal Palmor.

« Nous suivons ce qui se passe avec émotion », a-t-il ajouté. Les radios et télévisions israéliennes ont interrompu momentanément leurs programmes habituels pour donner des détails sur cette attaque.

Levif.be avec Belga

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