Pilotes rouillés et insectes ravageurs: les risques liés à la reprise du trafic aérien

Le Vif

Pilotes manquant d’entraînement, passagers indisciplinés et attaques d’insectes figurent parmi les défis accompagnant la reprise du trafic aérien après l’inactivité forcée liée au Covid-19, prévient mardi le premier assureur européen Allianz.

Depuis l’éclatement de la pandémie en mars 2020, une grande partie de la flotte mondiale d’aviation commerciale est restée clouée au sol et les pilotes ont perdu la routine des vols, relève une étude d’AGCS, la branche industrielle d’Allianz.

« Sans aucun doute, des défis surgiront lorsque le secteur aura de nouveau pris un bon départ », déclare Axel von Frowein, responsable régional de l’aviation en Europe centrale et orientale chez l’assureur.

En début d’année, des pilotes ont signalé aux autorités des dizaines d’incidents lors de manoeuvres d’approche, invoquant comme raison le manque de pratique de vol.

« Les compagnies aériennes sont conscientes que leurs pilotes ont perdu leurs compétences en raison du temps passé au sol et prennent des mesures pour gérer et atténuer les risques potentiels », tels que des programmes d’entraînement ciblés, note l’étude.

D’autres signalements en nombre concernent des problèmes de fiabilité dans la mesure de la vitesse et de l’altitude lors des premiers vols après une longue hibernation des machines.

En cause, l’obstruction par des insectes des cruciales sondes Pitot, donnant la vitesse en vol.

« Le risque d’infestation animale augmente si les directives lors de la période de repos n’ont pas été suivies », pointe l’assureur.

Autre défi à surmonter, celui lié aux « explosions de colère » de passagers dans la cabine, notamment aux États-Unis.

Pas moins de 3.000 rapports d’incidents avec des voyageurs ont été portés à la connaissance de l’administration fédérale de l’aviation jusqu’en juin, bien plus que d’habitude, avec à l’origine des passagers refusant de porter un masque.

Ces passagers pourraient par la suite se plaindre en prétendant avoir été discriminés par la compagnie aérienne qu’ils ont emprunté même s’ils étaient en tort, une tendance que « les assureurs doivent surveiller », selon AGCS.

L’étude note également qu’il y a eu l’an dernier dans l’aérien relativement peu de dommages réclamés directement liés à la pandémie.

Dans un petit nombre de cas, les passagers ont poursuivi les compagnies aériennes pour annulations ou interruptions de vols.

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