L'Oklahoma se dirige vers la réutilisation d'une chambre à gaz pour l'application des peines de mort. © Ken Piorkowski, via Flickr

Peine de mort: moins d’exécutions, mais plus de condamnations

Au moins 607 exécutions ont eu lieu dans le monde en 2014, soit une diminution de 22% par rapport à l’année précédente, ressort-il du rapport annuel de l’ONG Amnesty International sur la peine capitale.

Le nombre de condamnations à mort a quant à lui augmenté pour atteindre un total de 2.466 personnes au moins, soit une hausse de 28% sur un an. Les données relatives à la Chine, le pays ayant le plus recours à la peine de mort dans le monde, ne figurent pas dans ces chiffres, Pékin gardant ces informations secrètes.

Vingt-deux pays ont eu recours à la peine de mort dans le monde en 2014, soit autant que l’année précédente. Si le Bangladesh, le Botswana, l’Indonésie, l’Inde, le Koweït, le Nigeria et le Soudan du Sud quittent cette liste, la Biélorussie, l’Égypte, la Guinée équatoriale, la Jordanie, le Pakistan, Singapour et les Émirats arabes unis la rejoignent.

Si l’on ne retient pas la Chine, qui est suspectée d’être le pays exécutant le plus de condamnés dans le monde, 72% des 607 exécutions recensées en 2014 sont le fait de l’Iran, l’Irak et l’Arabie saoudite.

Au niveau des condamnations, la hausse de 28% est principalement imputable à l’Égypte, qui a prononcé la peine capitale à 509 reprises en 2014 contre 109 fois l’année précédente, et au Nigeria, où 659 condamnations à mort ont été enregistrées alors qu’elles n’étaient qu’au nombre de 141 en 2013.

Amnesty International a également recensé les différents moyens utilisés afin d’exécuter la peine capitale. Il s’avère que l’Arabie saoudite est le seul pays ayant recours à la décapitation. Douze pays, parmi lesquels le Japon, l’Egypte et le Pakistan, utilisent la pendaison. La Chine, les Etats-Unis et le Vietnam procèdent par injection létale. Enfin, une dizaine de pays, dont la Corée du Nord, la Biélorussie et Taiwan, font usage de peloton d’exécution.

Les Etats-Unis demeurent le dernier Etat d’Amérique à mettre en oeuvre la peine de mort. Trente-cinq exécutions y ont eu lieu en 2014, réparties dans sept Etats. Deux d’entre elles concernaient des femmes. Le Texas et le Missouri sont les deux Etats qui y ont eu le plus recours avec dix exécutions chacun. Au total, 3.035 personnes étaient dans le couloir de la mort aux Etats-Unis pendant l’année 2014. Par ailleurs, l’Utah est devenu la semaine passée le premier Etat américain à rétablir les pelotons d’exécution pour les condamnés à mort, en cas de pénurie de produits d’injection létale.

L’ONG note également que plusieurs pays appliquent la peine de mort pour des faits qui ne correspondent pas aux « crimes les plus graves » tels que définis par l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. La corruption (Chine, Corée du Nord), l’adultère (Emirats arabes unis), le viol (Arabie saoudite), le blasphème (Pakistan) ou encore la sorcellerie (Arabie saoudite) sont ainsi passibles de la peine de mort.

Amnesty International, qui a fait de l’abolition de la peine capitale l’un de ses principaux chevaux de bataille, se réjouit du nombre croissant de pays décidant de mettre un terme au recours à la peine de mort. En 1995, 59 pays l’avaient aboli. En 2014, ils étaient 98. Le nombre d’États ayant effectivement recours à la peine de mort a diminué dans le même ordre de grandeur, passant de 41 en 1995 à 22 en 2014.

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