Civils dans le métro à Kharkiv © Getty

Pavlo, Belge d’origine ukrainienne, raconte l’enfer vécu par ses proches: « L’Ukraine ne capitulera pas »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Réveillés jeudi à l’aube par les sons des bombes russes, les habitants des grandes villes ukrainiennes vivent un véritable cauchemar. Pavlo, Belge d’origine ukrainienne, raconte l’enfer vécu par ses proches restés à Kharkiv.

Jeudi à l’aube, la Russie a lancé des attaques dans toute l’Ukraine. Le président russe Vladimir Poutine a justifié l’intervention en répétant ses accusations, infondées, d’un « génocide » orchestré par Kiev dans les territoires séparatistes prorusses, et en arguant de la « politique agressive de l’OTAN, qui instrumentaliserait l’Ukraine contre la Russie ».

Belge d’origine ukrainienne, Pavlo (prénom d’emprunt) habite à Bruxelles depuis huit ans. Extrêmement inquiet pour ses proches restés à Kharkiv, grande ville industrielle située à l’est de l’Ukraine, il nous raconte ce qu’ils ont vécu depuis jeudi. Située près de la frontière russe, la ville de Kharkiv fait l’objet d’intenses combats. Des immeubles ont été détruits, et les civils sont obligés de se réfugier dans le métro ou dans des abris.

« C’est horrible. Les bombardements pleuvent sur la ville. Mes proches font d’incessants aller-retour entre la maison et l’abri. Mon grand-père a 77 ans, et a du mal à se déplacer. Autour de la ville, ils entendent les tanks et les fusillades », raconte Pavlo. A l’heure actuelle, la situation est trop dangereuse pour fuir vers l’Ouest.

L’Ukraine ne capitulera pas

Pour le jeune homme, les sanctions décrétées par l’OTAN et l’Europe sont totalement insuffisantes. « L’OTAN doit intervenir immédiatement. La Russie ne négociera pas à moins que l’Ukraine ne capitule, et cela n’arrivera pas, c’est notre pays. Si l’OTAN s’enferme dans le silence et la crainte, la Pologne et la Lituanie seront les prochaines victimes ». Pour lui, l’OTAN doit négocier avec Poutine, sous peine que « la nation ukrainienne soit détruite pour toujours ».

Il craint que les Européens ne se sentent pas concernés par la situation et rappelle que la guerre peut les frapper aussi. « Vous vous en moquez? Attendez que ce soit votre ville qui soit bombardée et que vous deviez chercher un abri pour survivre. La plupart des gens pensent que ça ne leur arrivera pas, mais l’ouest de l’Ukraine est attaquée aussi. C’est tout près de la frontière polonaise ».

198 civils tués

Samedi, le ministre ukrainien de la Santé faisait état samedi de 198 civils tués, dont trois enfants, et plus d’un millier de blessés depuis le début de l’invasion russe du pays il y a trois jours. « Malheureusement, selon les données opérationnelles, 198 personnes sont mortes aux mains des envahisseurs, dont trois enfants, et 1.115 sont blessées, dont 33 enfants », a indiqué le ministre Viktor Liachko sur Facebook.

L’armée russe avait pourtant affirmé qu’elle épargnerait les civils. Ainsi, le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a assuré que l’armée russe ne visait pas les villes ukrainiennes, mais seulement les « infrastructures militaires, les installations de défense aérienne, les aérodromes militaires et l’aviation » avec des « armes de haute précision ».

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