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« On n’attire pas les investissements (britanniques) simplement avec une campagne »

Le ministre-président flamand, Geert Bourgeois, a affiché un enthousiasme relatif à l’idée du premier ministre Charles Michel de lancer une campagne visant à attirer les entreprises installées en Grande Bretagne. A ses yeux, il faudra en faire un peu plus.

« Ca ne peut pas faire de mal mais nous devons travailler de manière plus approfondie. On n’attire pas les investissements simplement avec une campagne », a fait remarquer M. Bourgeois en marge de la bourse à l’export de l’agence flamande d’investissement et de commerce (FIT).

Le ministre-président a rappelé que le démarchage d’investisseurs étrangers relevait la compétence des Régions. La Flandre s’intéresse déjà depuis longtemps à la Grande Bretagne et y a déjà mené diverses actions. Quelque 270 entreprises d’outre-Manche sont d’ailleurs établies en terre flamande, dont 20 qui sont arrivées l’an dernier. Quant à l’exportation flamande vers le Royaume Uni, elle représentait 27,4 milliards d’euros en 2015.

M. Bourgeois, membre de la N-VA, plaide en faveur d’un Brexit en douceur à l’instar des autres personnalités de son parti. Selon lui, les négociations de sortie de l’Union européenne et de nouveaux accord avec la Grande Bretagne doivent se dérouler en même temps. « Mon message, c’est pas de panique, gardons notre calme. La procédure du Brexit durera longtemps. Il n’y a pas de murs douaniers, pas de frontières », a-t-il lancé.

Interrogé dans « Het Laaste Nieuws », le premier ministre a annoncé qu’il proposerait au gouvernement fédéral de mener une campagne « Welcome to Belgium afin d’attirer des entreprises établies en Grande Bretagne qui craindraient d’être exclues du Marché unique. L’idée fait florès. Dimanche, le ministre-président wallon Paul Magnette (PS) a également indiqué qu’un groupe de travail « Brexit » avait été constitué par son gouvernement, dont l’un des objectifs est le démarchage des entreprise britanniques. Le ton de M. Michel (MR) à l’égard du Royaume Uni est loin d’être empreint de la même douceur que celui de M. Bourgeois. « Je ne suis pas rancunier mais nous devons faire sentir aux Britanniques qu’ils ont remporté une victoire à la Pyrrus. Cela implique une séparation rapide, qui ne soit pas remplie de concessions de toutes sortes », déclare le Premier ministre. « Ils doivent comprendre qu’ils ont fait un choix dramatique pour l’avenir du Royaume Uni, pas de l’Europe ». Et de préciser d’ailleurs qu’il ne partageait pas l’idée selon laquelle les 1.600 fonctionnaires britanniques de l’Union européenne pourraient continuer à y travailler.

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