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News of the World : ce que Cameron répond aux députés

Le Premier ministre britannique répond aux questions des députés britanniques au sujet du scandale des écoutes, ce mercredi midi.

David Cameron, en posture de plus en plus délicate dans l’affaire des écoutes téléphoniques, tente d’éloigner l’orage ce mercredi. Devant les parlementaires britanniques, convoqués malgré la fin théorique de la session parlementaire, le Premier ministre tente de reprendre la main en détaillant les réformes envisagées et les mesures prises pour « aller jusqu’au fond des choses » dans cette affaire qui a entraîné la chute du tabloïd News of the World (NotW).

L’embauche d’Andy Coulson en question


Au milieu du brouhaha des députés, nourri par les questions du leader travailliste Ed Miliband, David Cameron a admis que, « avec le recul », il n’aurait pas recruté Andy Coulson. Cet ancien rédacteur chef du NotW avait été embauché en 2007 pour diriger la communication du parti conservateur puis celle du Premier ministre lui-même en 2010.

Il est le talon d’Achille de David Cameron dans cette affaire. Andy Coulson a été récemment arrêté pour son rôle présumé dans les écoutes, avant d’être remis en liberté conditionnelle. Il avait dû démissionner en janvier de son poste à Downing Street à cause de précédents épisodes de ce scandale à rebondissements.

Mais pourquoi Cameron ne l’a-t-il pas écarté plus tôt? s’interroge l’opposition, alors que des éléments commençaient à affleurer en octobre-novembre 2010? « Si des preuves crédibles » étaient apparues, il aurait agi en conséquence, répond le Premier ministre.

Duel Cameron-Miliband

Ed Miliband qui tire son épingle du jeu politique depuis deux semaines a insisté sur le cas Coulson, se joignant aux phrases assassines de l’ex-patron de Scotland Yard. Pour lui, David Cameron a « placé Sir Paul Stephenson dans une position impossible dont il n’a pu se tirer qu’en démissionnant ». Et d’ajouter que « de simples excuses ne suffisent pas ».

Très politique, Cameron rappelle les propos tenus par Rupert Murdoch, lui-même entendu par des députés britanniques ce mardi. Il a dit: « Le politicien dont j’étais le plus proche était Gordon Brown »… alors conseillé par Miliband lui-même. Il invite l’opposition à donne la liste des propres contacts avec le magnat des médias, devant lequel la classe politique britannique entière a tremblé tant d’années.

Favoritisme pour BskyB?

Autre point sensible: le dossier BskyB, tué après l’affaire des écoutes. Il s’agissait du projet-phare d’expansion du groupe News Corp au Royaume-Uni, par le rachat de l’intégralité du bouquet satellitaire BsKyB. Les liens entretenus par Cameron avec le groupe, via Andy Coulson ou via Rebekah Brooks (avec qui le couple Cameron entretenait des relations personnelles), ont-ils aidé Rupert Murdoch à faire avancer ce dossier?

Cameron répond qu’il a même « demandé à être dissocié de toutes les discussions » sur ce dossier afin de ne pas être accusé d’un quelconque conflit d’intérêt! Il n’a eu aucun contact « inapproprié », assure-t-il. Les conservateurs ont très récemment rejoint les travaillistes et les libéraux, déjà réticents à ce projet qui remettait en question le pluralisme de la presse. Rupert Murdoch, finalement, jette l’éponge.

Une « catharsis » pour le pays

Le Premier ministre invite finalement le pays à profiter de cette période inconfortable pour mener une véritable « catharsis »: « les enquêtes policières doivent mettre en lumière » toutes les irrégularités et identifier les coupables de cette affaire. Contrairement à « l’enquête avortée » de 2009.

Enfin, profitant d’une question de son camp, Cameron rappelle que la priorité des Britanniques doit rester la gestion de la crise, alors que la zone euro traverse de très sérieuses turbulences. Et que d’autres sujets cruciaux, comme la famine dans la Corne de l’Afrique, ne doivent pas passer à la trappe. « C’est pourquoi j’ai raccourci mais pas annulé mon déplacement en Afrique », souligne-t-il, marquant un point assez facilement, après une question posée par une députée conservatrice.

Marie Simon, L’Express.fr

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