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Mladic, le Boucher des Balkans en route pour la Haye

Ratko Mladic, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, arrêté jeudi en Serbie à l’issue d’une cavale de près de seize ans, est accusé d’être l’un des principaux artisans de la guerre de Bosnie qui a fait plus de 200.000 morts entre 1992 et 1995.

Surnommé parfois le « Boucher des Balkans », Mladic est accusé d’être le principal responsable du massacre de milliers de musulmans à Srebrenica et du siège meurtrier de Sarajevo.

Son arrestation et celle de Goran Hadzic, un ancien leader des Serbes de Croatie toujours recherché par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), constituait une condition essentielle avancée par les Européens pour que la Serbie se rapproche de l’Union européenne.

Mladic, 69 ans, est inculpé par le TPIY de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité depuis 1995.
Né le 12 mars 1943 à Bozinovici (est de la Bosnie), il a deux ans lorsque son père est assassiné par les oustachis croates pro-nazis qui, comme les musulmans, resteront ses ennemis jurés.
Il poursuivra l’idée d’une « Grande Serbie » et s’érigera en défenseur du « peuple serbe menacé de génocide et voué à disparaître devant la pénétration de l’islam sur le sol européen ».

Leader des milices séparatistes serbes en Croatie, en 1992 après la proclamation de la Republika Srpska (RS) en Bosnie, il est nommé commandant des forces serbes de Bosnie par l’état-major de Belgrade.

Proclamant que « les frontières ont toujours été tracées avec du sang et les Etats bornés par des tombes », il conduit le siège de Sarajevo pendant 3 ans et combat pour tailler un corridor à Brcko (nord-ouest de la Bosnie).

En juillet 1995, ses troupes prennent l’enclave musulmane de Srebrenica, théoriquement sous la protection des troupes de l’ONU, et massacrent près de 8.000 musulmans non armés.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Mladic est limogé en novembre 1996 par la présidente de la RS Biljana Plavsic. Celle ci sera condamnée à 11 ans de prison en février 2003 mais bénéficiera d’une libération anticipée fin octobre 2009.

Il se retranche dans son fief de Han Pijesak, une base militaire près de Sarajevo, avant de vivre à Belgrade jusqu’à la chute du régime de Slobodan Milosevic, en 2000.

En février 2006, un rapport des services secrets de Belgrade révèle qu’il a bénéficié d’une protection de l’armée serbe jusqu’en juin 2002.
Le 11 juin 2009, la télévision bosniaque a diffusé des images de Mladic, affirmant que certaines d’entre elles avaient été tournées « très récemment, peut-être même l’hiver dernier ».

En avril 2011, son épouse Bosiljka l’avait estimé mort.

Levif.be avec Belga

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