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Maroc: vers une monarchie parlementaire?

Afin d’éviter que le royaume ne subisse un renversement politique semblable à d’autres pays arabes, Mohammed VI propose à son peuple une réforme de la Constitution par voie référendaire. Vendredi, les Marocains devront se rendre dans les urnes pour se prononcer pour, ou contre.

Le roi propose un rééquilibrage des pouvoirs, avec un rôle plus important accordé à l’exécutif et au parlement, mais il resterait toujours aux commandes. Le Premier ministre (issu du parti vainqueur aux élections), aura la possibilité de dissoudre la chambre des représentants, ce qui était auparavant une prérogative exclusive du roi. Pour garantir l’indépendance de la justice, un Conseil supérieur du pouvoir judiciaire serait créé. Cependant, il serait présidé par le roi. D’autre part, le souverain conserverait une autorité prépondérante : celle de la Défense, des affaires religieuses et des nominations à caractère stratégique.

Si Mohammed VI a eu l’initiative de réformer la Constitution, c’est surtout pour exclure tout risque de destitution du trône par les opposants au régime. Car dans le sillage des révoltes en Tunisie et en Egypte, un mouvement pacifique de protestation s’est exprimé dans les rues de Rabat le 20 février. Et ses membres réclamaient justement de profondes réformes amenant à une naissance progressive d’une monarchie parlementaire.

Mais la réforme constitutionnelle proposée par le roi ne les satisfait pas. Certes, la réforme garantit plus de droits civiques et politiques, mais « nous appelons au boycott du référendum (car son) contenu maintient l’essence de la Constitution actuelle », considère Nizar Bennamate, l’un des militants.

Les partis politiques sont favorables au référendum. Au cours des prêches, les imams invitent également les fidèles à y participer. Pour Moustapha Ramid, député du parti Parti Justice et Développement (opposition islamiste), « il est évident que le projet apporte de nombreuses dispositions susceptibles de faire progresser les institutions constitutionnelles et c’est pour cette raison que nous disons oui ». Néanmoins, il concède que les libertés doivent être confortées.

Selon les experts, Mohammed VI est quasiment assuré de voir son texte adopté et ce, malgré les oppositions et appels au boycott.

Mathilde Perrin (stg), avec Belga

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