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Libye : un chef militaire des rebelles assassiné

Le général Abdel Fatah Younès, ancien membre du régime rallié à la rébellion, a été assassiné ce jeudi à Benghazi, avec deux colonels insurgés.

Le général libyen Abdel Fatah Younès a été assassiné jeudi à Benghazi, fief des rebelles dans l’est du pays. Moustafa Abdeljalil, président du Comité national de transition (CNT), a confirmé la mort du chef d’Etat-major des forces de l’armée nationale (de la rébellion). Cet ancien responsable du régime du colonel Kadhafi s’était rallié très tôt aux insurgés.

Des rumeurs circulaient dans la journée sur son arrestation à Benghazi, plus tôt dans la journée. Le chef du CNT a expliqué que le général Younès avait été convoqué dans cette ville par une commission d’enquête pour discuter de sujets « concernant les affaires militaires ». Le chef militaire a été tué par un groupe d’hommes armés après cette convocation.

Abdeljalil a précisé que deux colonels de l’armée rebelle avaient été tués en même temps que Younès, le colonel Mohamed Khamis et le commandant Nasser Madhour. Il a précisé que les corps du général Younès et des deux colonels n’avaient pas encore été retrouvés après avoir été emportés par leurs tueurs.

Lors de la même conférence de presse, Abdeljalil a ajouté que le chef du groupe qui l’a assassiné a été arrêté et annoncé trois jours de deuil, rejetant indirectement la mort de Younès sur les forces loyales au régime de Mouammar Kadhafi.

Combats à l’ouest

Par ailleurs, les rebelles libyens ont infligé jeudi un nouveau revers aux troupes loyales au régime du colonel Kadhafi en s’emparant de deux localités près de la frontière tunisienne, au sud-ouest de Tripoli.

Ils ont d’abord conquis la ville d’Al-Ghazaya. C’est de là, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec la Tunisie, que les loyalistes avaient intensifié ces derniers jours leurs tirs de roquettes sur Nalout, localité aux mains des rebelles à 230 km à l’ouest de la capitale libyenne.

Une fois Al-Ghazaya dépassée, les insurgés ont bombardé Om Al-Far, à une dizaine de km au nord-est, où résident quelques centaines d’habitants, et ont touché un dépôt de munitions, qui a explosé, avant d’y pénétrer en fin d’après-midi.

Cette région montagneuse du Nefoussa dans l’Ouest libyen est le théâtre depuis plusieurs mois d’affrontements entre l’armée de Mouammar Kadhafi et la rébellion, qui y a déclenché début juillet une offensive majeure, espérant notamment avancer vers Tripoli.

Tripoli bombardée

La capitale libyenne a de nouveau été la cible jeudi soir de bombardements de l’Otan. Au moins trois puissantes explosions ont secoué le centre de la ville. Deux explosions ont été ressenties vers 22H20 locale (20H20 GMT), suivies d’autres quelques minutes après, notamment dans le secteur de la résidence du colonel Kadhafi au centre de Tripoli. La télévision Al-Jamahiriya a indiqué que plusieurs « sites civils » ont été bombardés jeudi par l’Otan.

Des avions survolaient toujours la capitale qui avait été déjà la cible de raids de l’Otan dans la journée, selon la télévision libyenne. Tripoli est la cible quasi-quotidienne de raids de l’Alliance atlantique depuis le début de son intervention militaire en Libye, en mars, pour soutenir la rébellion.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

Qui était Abdel Fatah Younès?

Abdel Fatah Younès était présenté, avant son ralliement à la rébellion, comme le numéro deux du régime du colonel Kadhafi, occupant notamment les fonctions de ministre de l’Intérieur. Il avait participé au coup d’Etat qui avait porté le colonel Kadhafi au pouvoir en 1969. Il s’était rallié très tôt aux insurgés, tout comme Moustafa Abdeljalil, après le début du mouvement de contestation contre le colonel Kadhafi le 15 février et occupait depuis d’importantes responsabilités militaires à leurs côtés.

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