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Libye : au total, 750.000 personnes ont fui le pays

L’ONU estime le nombre de personnes ayant fui la Libye à près de 750.000, depuis que Mouammar Kadhafi a lancé son offensive contre l’opposition fin mars.

Valerie Amos, secrétaire générale adjointe de l’ONU chargée des Affaires humanitaires, explique cet exode : « Le conflit, l’effondrement des infrastructures du pays et la pénurie d’argent et d’essence causent de sérieux problèmes à la population de Libye ». « Les pénuries généralisées paralysent le pays d’une façon qui exercera un impact grave sur la population dans les mois à venir, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables », ajoute-t-elle.

Mme Amos n’a pas fourni de chiffre des victimes de la répression mais, selon ses estimations, 746.000 personnes ont fui le pays et 5.000 sont bloquées aux frontières avec l’Egypte, la Tunisie et le Niger. Cinquante-huit mille personnes sont en outre déplacées dans des « installations spontanées » dans les zones orientales du pays.

La situation à Misrata


Dans la ville de Misrata, les bombardements et les combats durent depuis plus de deux mois. « Certains n’ont plus de nourriture, d’eau et d’autres produits de première nécessité. Les institutions médicales ont besoin de fournitures et de personnels qualifiés », a déclaré la responsable onusienne. A Mistrata justement, sur une population totale de 300.000 personnes, plus de 13.000 habitants seraient partis, et entre 150 et 300 étrangers doivent encore être évacués. Pour le moment, l’aide humanitaire apportée aux Libyens représente 144 millions de dollars, soit seulement 46% de ce qui est nécessaire.

La situation à Tripoli

Des avions ont mené une série de violentes frappes aériennes sur Tripoli dans la nuit de lundi à mardi. Au total, huit frappes en environ trois heures, dans un bombardement inhabituellement violent de la capitale libyenne. Aucun bilan de ces bombardements n’était disponible dans la nuit. Quatre explosions ont secoué la ville peu après 02h00, faisant trembler les vitres d’un hôtel où résident des journalistes. Deux autres explosions sourdes ont suivi peu après. Des sirènes pouvaient être entendues dans la nuit, ainsi que des tirs sporadiques de fusils d’assaut et d’armes lourdes, alors que des avions continuaient de survoler la ville.

Plus tôt dans la nuit, deux explosions avaient déjà été entendues, selon des témoins, alors que des avions survolaient la capitale libyenne, où des nuages de fumée étaient visibles près des locaux de la télévision d’Etat et de l’agence officielle JANA. Au moins un raid a visé un immeuble déjà bombardé le 30 avril, selon une source officielle libyenne d’après qui cet immeuble abrite diverses organisations de la société civile. Le toit de cet immeuble a été partiellement soufflé, ainsi qu’un mur. Selon un gardien, le bâtiment a été touché lundi vers 23h00.

Les avions de l’Otan ont déjà bombardé à plusieurs reprises des cibles à Tripoli.

Mathilde Perrin, avec Belga

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