Dominique Alderweireld, alias "Dodo la saumure" devant établissement, le DSK Club à Blaton © Reuters

Les avocats de Dominique Alderweireld et sa compagne plaident la relaxe

Me Sorin Margulis a plaidé la relaxe de Dominique Alderweireld, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Lille. Mardi, le procureur de la République avait requis une peine de deux ans, dont un an de prison ferme, contre celui qui a déjà été condamné deux fois en France et une fois en Belgique pour des faits de proxénétisme. La relaxe a également été plaidée par Corine Dreyfus-Schmidt, l’avocate de la compagne de Dominique Alderweireld, Béatrice Legrain.

« J’attendais et je craignais ces réquisitions de prison ferme », a reconnu l’avocat de M. Alderweireld. Il a tenté de dresser un portrait moins sévère de son client qui, à ses yeux, n’est ni un « boucher cynique, ni un maquignon », mais un homme qui « a un comportement qui agace », notamment certains policiers belges. « Il s’est fait des ennemis dans la police belge et ceux-ci ont voulu sa peau, ils en ont fait part à leurs collègues français », a affirmé l’avocat.

M. Alderweireld a fait l’objet d’écoutes administratives en France en 2009. « Là, on découvre que René Kojfer recrute des femmes chez Dominique Alderweireld pour se prostituer en France. » Pour l’avocat, c’était l’occasion pour la police française d’enfin le coincer.

L’instruction a été ouverte en mars 2011 à Lille. « Le 15 mai 2011, le dossier change totalement pour devenir politique et sensible », avec l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York, souligne Me Margulis. Une conversation téléphonique entre Dominique Alderweireld et René Kojfer, dans laquelle le nom de DSK est associé à des prostituées, changera le cours du dossier, « et l’objectif ‘Dodo’ est terminé », conclut son avocat.

Me Margulis a regretté que la confrontation prévue le 12 mars entre son client et Jade, l’ancienne prostituée qui a témoigné au procès, ait été annulée à cause de la neige. « Les enquêteurs n’avaient pas grand-chose à la fin de l’information, alors le juge d’instruction a choisi de mettre Dominique Alderweireld et René Kojfer sous mandat d’arrêt. »

Me Margulis soutient que son client n’a donné aucune instruction aux filles qui travaillaient dans ses établissements et qui sont allées se prostituer en France. « Kojfer maintient qu’il n’a jamais sollicité Dominique Alderweireld pour les quatre faits qui lui sont reprochés », a souligné l’avocat, qui constate que les policiers français ont beaucoup écouté les conversations de M. Alderweireld sans aller vérifier sur place.

Me Corine Dreyfus-Schmidt, conseil de Béatrice Legrain, a porté « la voix d’une femme », dont « le seul tort est d’être le compagne de Dominique Alderweireld et d’avoir croisé le chemin de Dominique Strauss-Kahn », ce qui lui a valu d’être embarquée dans « cette procédure dévastatrice ». Selon l’avocate, « l’indifférence succédera au mépris » dans le cas de Béatrice Legrain. Une peine de trois mois avec sursis avait été requise à son encontre par le procureur de la République.

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