À Douma, à l'est de la capitale Damas. © AFP/Abd Doumany

Le commandant militaire du Hezbollah tué dans une « explosion » en Syrie

Le Vif

Le commandant militaire en chef du Hezbollah, Mustafa Badreddine, a péri dans une « grande explosion » près de l’aéroport de Damas, a annoncé vendredi le mouvement chiite libanais qui combat les rebelles en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad.

« Selon les informations préliminaires, une grande explosion a visé l’un de nos postes près de l’aéroport international de Damas, tuant le frère commandant Mustafa Badreddine et blessant d’autres personnes », a indiqué le parti dans un communiqué sans préciser de date.

« Nous allons poursuivre l’enquête pour déterminer la nature et les causes de l’explosion et savoir si elle est due à un bombardement aérien, à un missile ou à un tir d’artillerie », a-t-il précisé sans pointer du doigt une quelconque partie.

Le Hezbollah est l’ennemi juré d’Israël et classé « organisation terroriste » par les Etats-Unis.

Le puissant mouvement chiite armé libanais accuse généralement Israël de l’assassinat de ses cadres, mais il n’a pas mis en cause l’Etat hébreu dans ses premiers communiqués sur la mort de Badreddine.

Dans un premier communiqué laconique diffusée par sa chaîne de télévision Al-Manar, le Hezbollah avait annoncé la mort de Mustafa Badreddine, l’un des cinq membres du mouvement chiite accusés du meurtre de Rafic Hariri, l’ancien Premier ministre libanais.

« Il a dit il y a quelques mois, ‘je ne reviendrai pas de Syrie, sauf en martyr ou en portant le drapeau de la victoire’. Et il est revenu aujourd’hui en martyr », a dit le Hezbollah.

Bardreddine, environ 55 ans, était responsable du dossier de la Syrie, où la guerre fait rage depuis cinq ans entre troupes du régime, rebelles et jihadistes.

Il avait remplacé au poste de commandant en chef militaire Imad Moughniyé, recherché par Interpol et les Etats-Unis pour une série d’attentats et d’enlèvements et assassiné en février 2008 à Damas. Le Hezbollah a imputé cet assassinat à Israël qui a démenti toute implication.

Le 21 juillet 2015, Mustapha Badreddine, ainsi que trois autres personnes, ont fait l’objet de sanctions financières du Trésor américain, en raison du « soutien actif (du parti) au régime Assad et des actions terroristes du Hezbollah ».

Le Trésor avait précisé que depuis septembre 2011, Badreddine accompagnait le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de rencontres à Damas avec le président Assad pour discuter de la « coordination stratégique » alors que la Syrie commençait à s’enliser dans la guerre civile après la répression de la révolte pacifique contre le régime quelques mois plus tôt.

Le Trésor précise que depuis 2012, « Badreddine coordonnait les activités militaires du Hezbollah en Syrie » et avait mené notamment une offensive contre la ville syrienne de Qousseir près de la frontière libanaise en 2013 d’où les rebelles ont été chassés après une violente bataille. Le parti chiite est devenu la bête noire des rebelles et de l’opposition syriens.

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé pour juger l’assassinat du dirigeant Rafic Hariri dans un attentat à Beyrouth en 2005, avait délivré des mandats d’arrêt contre Mustafa Badreddine, qualifié de « cerveau » de la planification de l’attentat, et contre quatre autres membres du Hezbollah.

Le parti, qui a rejeté toute paternité de l’attentat, avait à plusieurs reprises exclu la remise des suspects.

Le TSL est un dossier sensible au Liban, divisé entre le camp mené par le Hezbollah chiite pro-iranien et la coalition dirigée par Saad Hariri, fils de l’ancien Premier ministre, un sunnite.

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