Le chef des talibans afghans, le mollah Akhtar Mansour, a été pris pour cible samedi par une frappe américaine dans une région pakistanaise à la frontière avec l’Afghanistan, a rapporté le porte-parole du Pentagone, Peter Cook.
Selon ce responsable américain, la frappe a été autorisée par le président Obama. « La frappe a eu lieu vers 10H00 GMT (midi en Belgique) ce matin », a indiqué ce responsable américain qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat. L’attaque a eu lieu « dans une zone éloignée le long de la frontière du Pakistan et de l’Afghanistan, au sud-ouest de la ville d’Ahmad Wal », a ajouté ce responsable. « Elle a été menée par plusieurs drones des forces spéciales américaines », a-t-il également ajouté.
Il s’agit d’une des rares incursions américaines en territoire pakistanais depuis l’assaut ayant visé Oussama Ben Laden en 2011. Le mollah Mansour voyageait dans un véhicule avec un autre homme au moment de la frappe qui a, lui aussi, été « probablement » tué, selon la même source. Le porte-parole du Pentagone Peter Cook a indiqué de son côté que le mollah Mansour avait été visé par une frappe américaine, sans donner d’informations sur le sort du chef taliban.
Le mollah Mansour était « activement impliqué dans la préparation d’attaques contre des installations à Kaboul et à travers l’Afghanistan, et présentait une menace pour les civils et les forces de sécurité afghans, pour nos personnels et pour les partenaires » de l’Otan déployés dans le pays, a-t-il dit. « Il était un obstacle à la paix et à la réconciliation entre le gouvernement d’Afghanistan et les talibans, interdisant aux chefs talibans de participer aux négociations de paix avec le gouvernement afghan », a-t-il dit.
Depuis qu’il a pris le pouvoir chez les talibans, succédant au mollah Omar, « les talibans ont mené beaucoup d’attaques, qui ont provoqué la mort de dizaines de milliers de civils afghans et de membres des forces de sécurité, et de nombreux personnels américains et de la coalition », a-t-il ajouté.
« Une menace » pour les forces US (Kerry)
Le chef taliban, le mollah Akhtar Mansour, a été la cible d’un raid aérien américain avec un drone parce qu’il représentait une « menace » pour les forces américaines et afghanes ainsi que les civils afghans, a déclaré dimanche John Kerry lors d’une visite en Birmanie.
Selon l’agence de presse allemande DPA, un de leurs porte-paroles a envoyé un sms affirmant qu’il était en vie et qu’il n’avait pas été la cible d’une attaque.
« Mansour était (…) une menace imminente pour le personnel américain, les civils afghans et les forces de sécurité afghanes », a déclaré, de son côté, John Kerry depuis Naypyidaw, la capitale birmane, ajoutant qu' »il était également directement opposé aux négociations de paix. » La possibilité d’aboutir à la paix avec tous les talibans qui souhaitent tourner le dos aux effusions de sang existe si leur chef est effectivement mort, a commenté le gouvernement afghan, qui a fait savoir que les détails de l’opération américaine étaient encore étudiés. Mansour avait pris la tête des talibans en juillet 2015, prenant la succession du mollah Omar, et rejeté les négociations de paix.
