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L’avenir politique de Berlusconi se joue aujourd’hui

Les sénateurs et députés italiens sont appelés ce mardi à renouveler ou non leur confiance en Silvio Berlusconi.

Ce mardi va-t-il marquer le début de la chute de Silvio Berlusconi? Les sénateurs et députés italiens doivent lui renouveler ou non leur confiance ce mardi. Si le président du Conseil perd l’un des deux votes, il devra démissionner et le président Giorgio Napolitano devra alors soit confier la formation d’un nouveau gouvernement à une nouvelle personnalité – ou à Berlusconi lui-même -, soit convoquer des élections législatives anticipées.

En revanche, dans le cas contraire, « Il Cavaliere » confirmera qu’il est, à 74 ans, l’un des plus grands survivants de la scène politique italienne.

Mais au terme d’une année marquée par des soupçons persistants de corruption et de conflits d’intérêts, des scandales de moeurs et un divorce politique spectaculaire avec son ex-allié Gianfranco Fini, il n’est plus assuré d’une majorité automatique au Parlement.

Le vrai enjeu se situe à la chambre basse Pour sortir de la crise politique, son gouvernement a déposé une motion de confiance au Sénat, où il devrait l’emporter; à la Chambre des députés en revanche, où les élus se prononceront sur une motion de censure introduite par la gauche et les députés qui ont suivi Fini dans sa défection, l’issue est beaucoup plus incertaine.

Président de la Chambre des députés, Fini a créé sa propre formation politique, Futur et liberté pour l’Italie (FLI), en entraînant dans son sillage une quarantaine de parlementaires.

Avec 630 députés, Berlusconi doit en théorie obtenir la confiance de 316 élus. Dans les faits, le seuil pourrait être réduit du fait d’abstentions ou d’absences de députés au moment du vote. Certains observateurs estiment que la balance pourrait pencher d’un côté ou de l’autre à une ou deux voix près.

Dans un discours au Sénat, le chef du gouvernement en a appelé lundi à la responsabilité des parlementaires italiens, les prévenant qu’ils mettraient la stabilité du pays en péril s’ils faisaient chuter son gouvernement en pleine crise des dettes souveraines dans la zone euro.

Berlusconi agite le spectre de la crise La dette italienne représente 120% de son PIB, l’un des taux les plus élevés au monde. Elle a toutefois échappé au scénario subi dans l’Union européenne par la Grèce et par l’Irlande, contraintes de solliciter une aide financière internationale, en raison de la maîtrise de ses dépenses publiques et de la prudence du système bancaire italien. « C’est une folie d’ouvrir une crise sans solution en vue », a déclaré Berlusconi devant les sénateurs.

Il a aussi tendu la main vers les transfuges de Fini et les élus du centre en promettant d’ouvrir son gouvernement à une large coalition modérée.

Cette offre fait suite à des semaines d’une intense campagne de lobbying – que certains ont comparé au mercato bien connu des amateurs de football, voire à du maquignonnage – menée par le camp Berlusconi auprès de députés jugés indécis, centristes ou alliés à Gianfranco Fini, pour les convaincre de ne pas faire chuter le gouvernement. « Je suis serein, optimiste et confiant, comme je le suis toujours », a-t-il dit lundi.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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