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L’armée syrienne se prépare à un assaut final sur Homs

L’armée syrienne se prépare à lancer un assaut final sur Homs et sa province dans le centre du pays, indique mercredi un quotidien proche du pouvoir, une ONG rapportant un bombardement intense des quartiers rebelles de la ville. Et ce a alors que le chef de l’armée turque menace la Syrie d’une « réponse encore plus puissante »

« Homs pourrait être déclarée province sécurisée dans les heures ou les jours qui viennent, après la progression de l’armée sur tous les axes de la ville et de sa province », affirme le quotidien Al-Watan. Les secteurs encore tenus par les rebelles sont la cible depuis cinq jours d’une offensive généralisée et l’armée pilonne ces quartiers où des milliers de civils sont pris au piège, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Vendredi, des avions militaires avaient bombardé pour la première fois depuis le début de la révolte cette ville surnommée « la capitale de la révolution ».

Mercredi, l’armée tirait des obus contre la vieille ville et les quartiers environnants où sont retranchés les rebelles, selon l’OSDH. D’après le quotidien officiel as-Saoura, « cinq nouveaux secteurs ont été nettoyés » dans la ville, assurant que les « terroristes », nom donné aux rebelles par le régime, « s’enfuient par les égouts ». « Des Afghans et des Tchétchènes ont été tués » par l’armée, selon le journal. « C’est à pleurer tant notre situation est mauvaise », a affirmé un militant qui se fait appeler Abou Bilal et qui réside dans la vieille ville de Homs.
« Les hôpitaux de fortune sont pleins de blessés qui ont besoin d’une intervention chirurgicale et qui doivent être évacués. On est totalement bloqué », a poursuivi le militant, appelant les ONG internationales à l’aide. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a tenté à plusieurs reprises d’entrer à Homs, en vain, rebelles et forces régulières s’accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu qui n’a jamais vu le jour. Par ailleurs, l’armée syrienne envoyait mercredi des renforts vers la ville de Maaret al-Noomane, tombée la veille aux mains des rebelles, selon l’OSDH. A Alep, deuxième ville du pays, des combats se déroulaient aux abords de l’aéroport militaire d’al-Nairab, que les rebelles tentent depuis plusieurs semaines de prendre. A Damas, « l’armée est déterminée à écraser tous ceux qui songent à s’approcher de la capitale », écrit également le quotidien Al-Watan. « Dans peu de jours, la province de Damas sera déclarée zone sécurisée ». Mardi, les violences à travers le pays ont fait au moins 180 morts, dont 84 civils.

Le chef de l’armée turque menace la Syrie d’une « réponse encore plus puissante »

Le chef de l’armée turque, le général Necdet Özel, a menacé mercredi la Syrie d’une « réponse encore plus puissante » si elle continuait ses tirs vers le territoire turc, ont rapporté les chaînes de télévision. « Nous avons répondu (aux tirs syriens). S’ils continuent, nous riposterons d’une manière encore plus puissante », a dit le général Özel en tournée dans le village frontalier turc d’Akçakale (sud-est), où 5 civils avaient été tués le 4 octobre dernier par des tirs syriens qui ont provoqué plusieurs ripostes de l’artillerie turque. Le général Özel, qui mène avec d’autres commandants de l’armée, une visite d’inspection des troupes déployées à la frontière avec la Syrie, a aussi souligné que les répliques turques avaient provoqué « d’importantes pertes » en Syrie, sans d’autre précision, selon la chaîne d’information NTV.
Depuis le bombardement du village d’Akçakale, l’armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc en
visant des positions tenues par les troupes fidèles au président
Bachar al-Assad.

La Turquie, membre de l’Otan, a rompu avec le régime de Damas et
accueille sur son sol environ 100.000 réfugiés syriens.
Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a appelé
mardi la Turquie et la Syrie à « éviter l’escalade » et à faire preuve
de « modération ». L’Otan « est une alliance basée sur le principe de solidarité et, bien sûr, la Turquie peut compter sur cette solidarité », a également souligné M. Rasmussen.


LeVif.be avec Belga

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