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L’Allemagne, première puissance industrielle à renoncer au nucléaire

L’Allemagne fermera ses derniers réacteurs nucléaires en 2022, devenant ainsi la première puissance industrielle à renoncer à l’énergie atomique, a annoncé lundi le ministre de l’Environnement.

La grande majorité des 17 réacteurs allemands ne sera plus en service d’ici fin 2011, et les trois derniers, les plus récents, fonctionneront jusqu’à fin 2022 au plus tard, a détaillé le ministre, Norbert Röttgen, qui a qualifié cette décision d' »irréversible », au sortir de négociations au sein de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel.

L’Allemagne compte 17 réacteurs nucléaires sur son territoire, dont huit ne sont actuellement plus connectés au réseau de production d’électricité. Ces huit sites ne seront plus réactivés, a précisé le ministre.

L’Allemagne devra trouver d’ici fin 2022 comment couvrir 22% de ses besoins en électricité actuellement couverts par ses centrales atomiques.

Un arrêt définitif des 17 réacteurs nucléaires allemands aux alentours de 2022 est pratiquement un retour au calendrier fixé au début des années 2000 par une coalition sociaux-démocrates/Verts.

La chancelière allemande avait pourtant fait voter fin 2010 un prolongement de 12 ans en moyenne de la durée légale d’exploitation des réacteurs du pays, contre sa propre opinion publique, provoquant ainsi une flambée du sentiment anti-nucléaire en Allemagne.

Mais confrontée à la catastrophe de Fukushima en mars, Mme Merkel avait immédiatement arrêté les centrales les plus vieilles et lancé une réflexion sur l’abandon du nucléaire civil, qui doit aboutir à une décision formelle lors du conseil des ministres du 6 juin. Le 23 mars, la chancelière avait même déclaré « plus tôt on sortira de l’énergie atomique, mieux ce sera ».

Le lobby nucléaire

Le gouvernement va cependant devoir composer avec la grogne prévisible du puissant lobby nucléaire allemand, qui n’hésite pas à agiter le spectre de gigantesques pannes d’électricité, notamment l’hiver. Tout sera fait « pour que la sécurité de l’approvisionnement soit assurée à chaque heure et pour tous les utilisateurs », a tenté de rassuré le ministre de l’Environnement.

La révolte, menée par les géants EON et RWE, risque d’être d’autant plus forte que le gouvernement allemand n’a finalement pas renoncé à la taxe sur le combustible nucléaire, créée en échange d’un allongement de la durée d’exploitation des réacteurs.


Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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