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La Turquie envoie un ultimatum à l’Union pour la libéralisation des visas

La Turquie exige que l’Union européenne applique la libéralisation des visas d’ici le mois d’octobre. Si les 28 ne tiennent pas leurs engagements à ce sujet, Ankara suspendra l’accord noué avec Bruxelles sur la gestion des flux de migrants, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu lors d’un entretien publié dans le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » de lundi. La Commission européenne n’entend cependant pas se laisser influencer par le gouvernement islamo-conservateur.

« Si la libéralisation des visas n’intervient pas, nous serons contraints de prendre nos distances par rapport à l’accord et à la déclaration du 18 mars », a expliqué le chef de la diplomatie turque. « Cela pourrait avoir lieu au début ou au milieu du mois d’octobre, mais nous attendons une date fixe. »

L’accord sur les migrants donne des résultats, car la Turquie « a pris des mesures graves », selon les mots du ministre. Il fait ainsi référence à la lutte contre les trafiquants d’êtres humains. « Cela dépend cependant de la levée des visas pour nos ressortissants, qui est également comprise dans l’accord du 18 mars », rappelle-t-il, ajoutant qu’il ne s’agit pas d’une menace.

L’obligation de visa pour les citoyens turcs voyageant dans l’UE devait initialement être supprimée en juillet. Cette échéance a néanmoins été repoussée, étant donné que la Turquie n’a pas encore rempli les 72 conditions fixées par l’accord. La réforme des lois antiterroristes figure parmi celles-ci, l’Union craignant que ces textes soient utilisés contre des opposants politiques.

La levée des visas entrera dès lors en vigueur quand Ankara aura appliqué toutes ces mesures, a indiqué un porte-parole de la Commission. « La Turquie s’est engagée à remplir ces exigences (…) et nous attendons que ce soit effectivement le cas. »

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