Luisa Ortega © REUTERS

La procureure générale, critique de Maduro, citée à comparaitre le 4 juillet

La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, dissidente du président chaviste Nicolas Maduro, a été citée à comparaître devant la justice mercredi par la Cour suprême et a été privée de sortie du territoire. Le tribunal suprême de la justice (TSJ) « a fixé l’audience orale et publique au 4 juillet » qui devra statuer si la procureure générale peut être traduite en justice. Il a assorti sa décision d’une interdiction de sortie du territoire ainsi que du gel de ses comptes et de ses avoirs, a précisé le communiqué du tribunal.

Chaviste entrée en dissidence, la procureure Ortega a multiplié les interventions ces dernières semaines pour critiquer le gouvernement du président Maduro, l’accusant de vouloir confisquer le pouvoir et de réprimer durement les manifestations hostiles à son égard, qui ont fait 76 morts depuis début avril.

Le TSJ, accusé de servir le gouvernement Maduro, a également ordonné la comparution du député Pedro Carreno –un partisan du président Maduro– qui a présenté l’action en justice contre la procureure, et du défenseur du peuple, Tarek William Sabb, également partisan du président.

M. Carreno, qui a également demandé au TSJ d’évaluer « la santé mentale » de Luisa Ortega, a assuré que la procureure a « menti » en disant qu’elle n’avait pas approuvé la nomination de 33 magistrats, désignés selon elle irrégulièrement par le précédent Parlement de majorité chaviste, en décembre 2015.

Mercredi, Luisa Ortega a accusé le président Nicolas Maduro, successeur de Hugo Chavez (1999-2013), d’avoir imposé un « terrorisme d’Etat », en raison des violences exercées par les forces de l’ordre contre la vague de manifestations secouant le pays depuis bientôt trois mois. « Ici on dirait que tout le pays est terroriste », a-t-elle dit lors d’une déclaration devant la presse, au lendemain d’une attaque présumée d’un hélicoptère de police contre la Cour suprême, qualifiée de « terroriste » par le président Maduro, qui a mis l’armée en alerte. « Moi, ce que je pense, c’est que nous avons un terrorisme d’Etat, où l’on a perdu le droit à manifester, où les manifestations sont cruellement réprimées, où l’on juge des civils devant la justice militaire », a-t-elle dénoncé.

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